Le plan de soutien accordé aux agriculteurs pour faire face à la crise devra être « complété », a affirmé vendredi Nicolas Forissier, chargé du suivi de ce plan annoncé en octobre 2009 par Nicolas Sarkozy et déjà revu à la hausse en mars 2010, lors du Salon de l'agriculture.
Les agriculteurs bénéficient d'une enveloppe de 1,8 milliard d'euros de prêts bonifiés, dont la quasi-totalité (1,62 milliard d'euros) a été utilisée. S'y ajoutent des réductions de charge pour un montant de 700 millions d'euros.
« C'est une somme très importante et qui a répondu aux besoins », a souligné M. Forissier, nommé médiateur national auprès des agriculteurs et qui vient de terminer un tour des vingt-deux régions pour faire un point de la situation.
Mais, selon lui, « il faudra quand même compléter dans certains territoires pour avoir une aide parfaitement équitable et très efficace ». Il affirme ne pas être en mesure pour l'instant d'évaluer la somme supplémentaire nécessaire.
« Cela dépendra d'une analyse fine à faire département par département [...] pour bien regarder si toutes les aides ont bien été utilisées » en totalité, a-t-il ajouté.
M. Forissier cite notamment l'enveloppe « insuffisante » pour la prise en charge des cotisations à la MSA. Cette aide directe de 50 millions d'euros a été entièrement dépensée alors que certains départements comme le Vaucluse, où les exploitants emploient beaucoup de main-d'œuvre (viticulture, fruits et légumes), sont encore en grande difficulté.
« La tension reste très grande dans le monde agricole », selon le médiateur. Le secteur est « dans un état de découragement et d'angoisse face à l'avenir » qu'il « ne faut pas mésestimer », a ajouté le député.
Il a constaté que si « le secteur n'est pas en moyenne très endetté [...] il y a des situations très contrastées ». Les jeunes agriculteurs ou les exploitations qui ont investi, par exemple, pour se mettre aux normes sont les plus en difficulté.
Au 1er avril, 79.000 prêts de trésorerie pour un montant de 1,62 milliard d'euros ont été octroyés aux agriculteurs, selon un décompte réalisé par M. Forissier. « La demande sur les prêts de trésorerie a été très rapide et exponentielle » en raison de la simplicité de la procédure, a-t-il expliqué.
Parallèlement, « 4.000 dossiers sont en cours d'instruction » pour un autre type de prêts, dits de « consolidation des annuités 2010 », qui permettent de repousser le remboursement des emprunts. « Ces prêts, plus compliqués et plus lourds, sont beaucoup moins demandés », a constaté M. Forissier.
Le chef de l'Etat avait annoncé le 27 octobre 2009 un plan d'urgence de 1,65 milliard d'euros, dont un milliard en prêts bonifiés et 650 millions de réduction de charges.
Devant l'ampleur de la demande, le président a annoncé, lors du Salon international de l'agriculture à Paris au début de mars 2010, un coup de pouce supplémentaire de 800 millions d'euros de prêts bonifiés et de 50 millions de réduction de charges.
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