La marque paraît une solution séduisante pour maintenir la valeur ajoutée dans les filières françaises de fruits et légumes frais. Mais pour porter une grande marque, « il est nécessaire d'organiser l'offre pour être plus offensif face à la grande distribution », a martelé Philippe Mangin, président de Coop de France, à l'issue de l'assemblée générale de Felcoop, le regroupement des coopératives fruitières, légumières et horticoles.
Travailler pour les marques propres de la grande distribution (les MDD), « c'est se faire presser le citron tous les six mois », a résumé Louis-Marie le Coutour, directeur de la coopérative Agrial légumes.
« Pour créer une marque, cela implique une force financière, de bons arbitrages, une gouvernance adaptée et des obligations de qualité et de régularité de l'offre. Il faut pouvoir tenir le client 52 semaines par an », a insisté le directeur d'Agrial légumes.
Cela oblige parfois la coopérative à se développer en dehors de son territoire d'origine. « Où en seraient les producteurs de mâche de la Manche, sans le développement extérieur qui a permis à la marque Florette d'exister en approvisionnant le marché régulièrement ? », s'interroge Philippe Mangin, président de Coop de France.
Il rappelle que « l'organisation de producteurs, c'est le dernier maillon de la régulation des marchés agricoles, mais c'est un maillon indispensable, il ne faudra pas compter sur Bruxelles pour nous permettre d'avoir une stratégie offensive face à la grande distribution ».