Pour satisfaire la demande croissante en compote, Materne a besoin de sécuriser l’approvisionnement en pommes de son usine de Boué dans le nord du département de l’Aisne. L’industriel travaille pour cela avec la chambre d’agriculture, pour mettre en place une sorte de plan de relance de la production de pommes dans le département.
«Pour le moment, nous nous approvisionnons en écarts de tri des pommes destinées aux consommateurs, explique Philippe Blouin, directeur des achats du groupe Materne. Puisque nous avons prévu d’augmenter notre production, nous voudrions être sûrs de notre approvisionnement. Aujourd’hui, nous transformons 47.000 tonnes de pommes par an, nous voudrions passer à 65.000 t.» L’objectif de l’industriel serait de disposer de 25.000 t de pommes destinées spécifiquement à ses besoins, soit la production de 500 ha de vergers.
«Cette demande pourrait bien sûr intéresser les agriculteurs qui sont déjà producteurs de pommes, mais aussi ceux qui sont à la recherche d’une activité nouvelle, souligne Guillaume Séguin, producteur de pommes à Dampleux (Aisne) qui suit ce dossier à la chambre d’agriculture. Nous sommes en train de finaliser avec l’industriel les modalités des contrats qui vont être proposés aux agriculteurs. Nous nous orientons a priori vers un prix compris entre 180 et 190 €/t au départ du verger, pour les pommes récoltées manuellement. Le prix pourra être réévalué chaque année si besoin est.»
Materne propose de s’engager sur le long terme, entre quinze et dix-huit ans. L’industriel a également prévu de s’équiper de nouveaux locaux de stockage sur le site de son usine.
Dans l’Aisne, les contrats devraient porter sur les variétés du type Jonagold, Idared, Jonagored ou Golden, sachant que l’industriel est aussi intéressé par des variétés comme Royal Gala, Braeburn … L’objectif est que 80% de la production soient réalisés en récolte manuelle et 20% en récolte mécanique.