« Les coûts engendrés par la nouvelle réglementation en matière de bien-être des truies paraissent insurmontables », estime la Coordination rurale, qui demande le report de la date butoir du 1er janvier 2013.
Les éleveurs de porcs de l'Onep (branche porcine de la Coordination rurale) se sont réunis le 2 mai 2012 à Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine), a indiqué, vendredi, le syndicat dans un communiqué. Constatant une « situation économique toujours difficile », ils avertissent que « les coûts engendrés par la nouvelle réglementation en matière de bien-être des truies paraissent insurmontables ».
« Les prix payés aux producteurs chutent inexorablement. Dans les années 1980-90, la moyenne était de 1,46 €/kg ; depuis les années 2000, la moyenne s'est stabilisée à 1,18 € et le prix actuel est de 1,30 €. Les coûts de production, quant à eux, sont de 1,70 €, tirés par des coûts alimentaires au plus haut. »
Pour l'Onep, « une conclusion s'impose : c'est bien le prix de la viande à la production qui est trop bas ! Les éleveurs ne sont plus rémunérés de leur travail, certains abandonnent et les jeunes ne s'installent plus. Ces dix dernières années, un tiers des élevages a disparu. La filière porcine française, en souffrance, est passée du premier au quatrième rang européen ».
« Dans ces conditions, de nombreux producteurs sont dans l'incapacité d'investir dans les mises aux normes en matière de bien-être des truies et ne seront pas prêts pour la date butoir fixée au 1er janvier 2013. Certains producteurs endettés jusqu'au cou vont devoir fermer les portes. Le ministère de l'Agriculture annonce à ce jour que 10 % ne savent pas s'ils feront les travaux et 12 % arrêteront le naissage. »
« Alors que peu d'informations circulent sur les risques encourus pour le non-respect de ces mises aux normes, les éleveurs doivent s'attendre à de lourdes sanctions : amendes de 135 euros par animal, astreintes journalières et suspension d'activité. D'autres sanctions sont à l'étude à la Commission européenne ».
« Afin de soutenir les producteurs français et éviter ainsi un déficit en porcelets, l'Onep demande le report de la date butoir tant que les prix payés aux producteurs ne seront pas rémunérateurs. Il est intolérable d'enfoncer encore plus des éleveurs qui subissent une crise injuste », conclut le communiqué.
Lire également :
- Porc : 10 à 12 % des éleveurs renonceraient à la mise aux normes (FNP) (+VIDEO) (21 février 2012)
- Porc/Mise aux normes : la Confédération paysanne demande des aménagements (13 mars 2012)
- Porc/Bien-être : un engagement à mettre fin à la castration chirurgicale d'ici à 2018 dans l'UE (16 décembre 2010)
Titre
samedi 05 mai 2012 - 08h53
Après les oeufs, le porc, l'Europe va réussir à faire délocaliser la production de Porc . Si les éleveurs sont à genoux, y compris les éleveurs bovins c'est à cause du coût exorbitant des mises aux normes; ce sont des charges qui ne sont pas répercutées sur les prix de vente. A ce rythme, il n'y aura plus rien à manger, ou sinon à quel prix? Il ne faudra pâs s'étonner des futures réactions des consommateurs(aussi électeurs)