Environ 300 producteurs de porcs se sont rassemblés jeudi au marché au cadran de Plérin, à l'appel de la FDSEA et de Jeunes Agriculteurs, pour exprimer leur inquiétude face à la faiblesse des cours, à l'occasion de cette seconde cotation de la semaine, a constaté une journaliste de l'AFP. Les éleveurs réclamaient et ont obtenu 5 centimes d'augmentation sur le prix au kilo, établi à 1,088 lors de la précédente cotation, lundi dernier.
Plusieurs éleveurs ont fait part de leur détresse face à un prix de vente qui ne couvre plus, depuis des mois, les coûts à la production qui sont estimés en moyenne à 1,30 €/kg. Certains ont ainsi expliqué que, tout en aimant leur travail, ils avaient été contraints ces derniers mois de demander le RSA.
En raison de la pression des producteurs qui avaient temporairement envahi la salle des ventes, le marché a débuté en retard, après de longues explications et tractations.
Deux causes principales expliquent ces cours très bas. D'abord l'embargo russe sur la viande de porc, décrété à la fin de janvier 2014 à la suite de cas de peste porcine sur des sangliers en Lituanie, sachant que la Russie représentait, avant l'embargo, le quart des exportations européennes. La deuxième cause concerne les salaisonniers et la grande distribution qui s'approvisionnent pour partie à l'étranger pour conforter leurs marges.
« Le prix payé au producteur pourrait augmenter de 20 centimes le kilo sans que ça fasse de différence pour le consommateur », fait pourtant valoir un responsable du marché.
A la fin du marché, une centaine de producteurs se sont rendus à la préfecture, à Saint-Brieuc, où une délégation a été reçue.
« Sans une vraie solidarité autour du porc français, impossible d'éviter le cataclysme »
« 5 centimes de hausse aujourd'hui c'est un bon début, mais la mobilisation doit se poursuivre car les éleveurs de porcs restent bien loin de l'équilibre. Il manque encore au moins 25 centimes par kg de porc produit pour espérer stopper l'hémorragie actuelle en élevage porcin ! », a indiqué la FNP (Fédération nationale porcine) jeudi soir dans un communiqué.
« Alors que la pression sur le terrain doit s'intensifier, et tandis que nous avons entamé cette semaine des rencontres avec les principaux opérateurs industriels et de la grande distribution, nous espérons rapidement un vrai sursaut et plus de patriotisme économique. Sans une vraie solidarité autour du porc français, il sera impossible d'éviter le cataclysme vers lequel se dirige l'ensemble de la filière porcine française », déclare la FNP.