Michel Barnier a présenté, vendredi aux journalistes de la presse européenne, les priorités de la France, dans le domaine agricole, pour les six mois de présidence de l'UE qui débutent le 1er juillet.
En tête de ses préoccupations, le bilan de santé de la Pac, et surtout, engager une réflexion sur son avenir après 2013. «Le défi alimentaire est une raison de plus de rénover la Pac», a justifié le ministre de l'Agriculture.
Une première réunion informelle des 27 ministres de l'Agriculture est prévue les 21, 22 et 23 septembre à Annecy (Haute-Savoie).
Le débat sur l'après-2013 sera engagé contre l'avis de Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne à l'Agriculture. «La Commission arrive en fin de mandat, son objectif est de mener à bien le bilan de santé, explique Michel Barnier. Mais si nous n'ouvrons pas le débat dès maintenant, compte tenu des élections européennes en juin 2009, nous n'aurons plus qu'un débat budgétaire.»
Le ministre souhaite une politique préventive (dispositif de gestion des crises), équitable (répartition différente des aides) et durable. En attendant, Michel Barnier espère un accord sur le bilan de santé de la Pac en novembre prochain.
La France portera également quatre autres projets: un programme d'accessibilité aux fruits et légumes, un programme d'aide aux plus démunis, un «paquet pesticide» et un mémo sur le contrôle des importations en UE.
«Il n'est pas question de barrières douanières indues, essaie de convaincre Michel Barnier. Il s'agit de vérifier la qualité sanitaire des produits alimentaires importés et d'instaurer des règles du jeu équitables.» Autrement dit, imposer les mêmes normes sanitaires que celles attendues des agriculteurs européens.
Michel Barnier a lancé une autre idée: rendre autonomes les agriculteurs de toute l'Europe sur le plan énergétique (solaire, géothermique, moins d'intrants...). «On utilise une crise pour préparer l'avenir», souligne-t-il. Le ministre a déjà proposé à la Commission européenne de réorienter les fonds de la Pac non utilisés en 2008 vers cet objectif.
En parallèle, la France donnera une impulsion à son projet d'Union pour la Méditerrannée avec trois objectifs prioritaires: promouvoir le régime alimentaire méditerrannéen, se préparer au stress hydrique qui concernera le sud de la France d'ici à 2050 en apprenant des pays qui y sont déjà confrontés, instaurer une coopération autour de la sécurité alimentaire et de la protection sanitaire. Michel Barnier veut créer un «bouclier sanitaire».