La Confédération paysanne revendique une nouvelle fois le droit de participer aux discussions interprofessionnelles en cours sur le dossier concernant le prix du lait. «Dans le cas contraire, nous nous réservons le droit de mettre des grains de sable dans le dispositif», a prévenu vendredi Yves Leperlier, le responsable de la commission en charge du lait au sein du syndicat.
L'organisation syndicale s'est rendue au ministère de l'Agriculture jeudi pour rencontrer le conseiller technique de Michel Barnier. «Il ne nous a rien appris, confie Yves Leperlier. Si ce n'est que le ministère avait fait en sorte que les rencontres entre producteurs et industriels au sein de l'interprofession pour discuter du prix du lait soient de nouveau possible.»
Dans la foulée, le syndicaliste a cherché à rencontrer Henri Brichart, le président du Cniel. Ce qui n'a pas été possible. Il a en revanche été reçu par le directeur de l'interprofession. «Il m'a expliqué que le Cniel pouvait de nouveau se retrouver pour relancer les discussions, poursuit Yves Leperlier. Une réunion avait d'ailleurs lieu hier. L'objectif des six mois à venir est de définir des indicateurs que les interprofessions régionales utiliseraient ensuite pour négocier.»
La recommandation nationale interdite par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) disparaîtrait ainsi du paysage. «Mais la DGCCRF validera-t-elle ce nouveau dispositif régional, s'interroge Yves Leperlier. Si ce n'est pas le cas, cela renverrait la négociation au niveau de chaque laiterie entre les producteurs et l'industriel.»
La Confédération ne souhaite pas arriver à une négociation par laiterie, mais elle se réserve le droit d'attaquer devant le Conseil d'Etat des recommandations fixées dans le cadre d'interprofessions régionales qui refuseraient sa participation aux discussions. D'autant que selon elle, il n'y a aucune assurance que la DGCCRF valide un tel dispositif. «Si l'interprofession faisait un geste d'ouverture en nous acceptant, elle en sortirait grandie», conclut Yves Leperlier.
La Confédération paysanne rappelle que «les négociations doivent prendre en compte les notions du prix de revient du lait à la production avec l‘évolution à la hausse des charges et que le producteurs exigent de recevoir l’augmentation de 27 €/1.000 litres décidée au second trimestre de 2008 et qui leur est due».
Elle insiste aussi sur la nécessité «de maîtriser davantage la mise en production de références supplémentaires, qui ne trouvent des débouchés actuellement que sous forme de beurre-poudre à bas prix et de stocks qui gonflent. «Rien ne sert de remplir le quota national comme le ministère nous y incite si le revenu des producteurs n’est pas garanti.»