La Sica de Saint Pol-de-Léon (Finistère), première coopérative légumière française, a fait état mardi d'un chiffre d'affaires en recul de 15 % en 2014, à 185 millions d'euros, évoquant une « année noire » due principalement aux mauvaises conditions climatiques et à l'embargo russe sur les produits alimentaires.
« On a rarement connu une année aussi difficile »
« On a rarement connu une année aussi difficile », a déploré Jean-François Jacob, président de la coopérative lors d'une conférence de presse. « L'année 2014 aura marqué l'esprit des producteurs, mais surtout les trésoreries dans les exploitations », a-t-il assuré, faisant état d'une « année noire » pour la quasi-totalité des productions.
Dans la gamme des choux (principale production de la coopérative), la Sica a enregistré un recul de son chiffre d'affaires de 34 %, à 31,4 millions d'euros. Le chiffre d'affaires lié à la production de pommes de terre a chuté, quant à lui, de 60 % à 1,5 million d'euros et celui lié à la production d'échalotes de 76 % à 4,4 millions d'euros. Au total, le chiffre d'affaires de la branche des légumes a reculé de 22 % à 112,4 millions d'euros.
Les producteurs d'échalotes traditionnelles souffrent notamment de la concurrence déloyale, selon eux, des produits de semis, commercialisés en tant qu'échalotes, alors qu'il s'agit d'oignons.
Quant à la production horticole de la Sica, premier groupement horticole français, elle a également connu une année 2014 difficile, a souligné M. Jacob, annonçant un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros. « On en attendait beaucoup plus », a-t-il précisé, assurant cependant que le chiffre d'affaires était stable par rapport à 2013.
« Les mesures annoncées le 24 septembre n'ont pas été respectées »
Le gouvernement avait promis en septembre dernier des aides rapides aux légumiers bretons, les plus en difficulté face à l'effondrement des prix, lié en particulier à l'embargo russe.
« Les mesures annoncées le 24 septembre 2014 n'ont pas été respectées », a cependant regretté Jean-François Jacob. « Nous nous battrons jusqu'au bout pour l'application de cet accord », a-t-il assuré, indiquant qu'un « certain nombre d'exploitations » avaient d'ores et déjà mis la clé sous la porte, et dénonçant une nouvelle fois la lenteur et la complexité administratives.
La Sica emploie quelque 120 salariés et compte environ 1.500 exploitations et 1.200 producteurs adhérents.