Le ministre de l'Environnement, Alain Juppé, et sa collègue de l'Agriculture, Christine Lagarde, ont créé la surprise mercredi en se rendant tous les deux à vélo au Conseil des ministres, mais cela n'a pas empêché un désaccord potentiel sur les OGM.
Interrogé à la sortie du Conseil sur la décision des ministres de l'Agriculture des 27 d'accorder un label européen aux produits bio qui tolère des traces d'OGM, M. Juppé a dit : «c'était une décision qui était dans les tuyaux et qui me pose problème». Il a ajouté qu'il allait «en parler avec Mme Lagarde» qui a donné son accord à cette décision.
Après un âpre débat, les 27 ont accepté que les produits bio puissent contenir des traces d'OGM, jusqu'à 0,9%, ce qui a suscité l'indignation de plusieurs associations écologistes qui craignent une perte de confiance des consommateurs pour les produits biologiques et appellent à des mesures contre la contamination.
Juste avant d'enfourcher son vélo, Alain Juppé a toutefois déclaré que cette décision aurait été prise parce que «en-dessous de 0,9% on ne sait pas détecter les produits OGM».
«Mais si, nous sommes parfaitement d'accord, on travaille en équipe vous voyez», a répondu Christine Lagarde aux journalistes, en faisant allusion à leur départ à tous les deux à vélo.
Elle a estimé qu'il s'agissait de «l'application de la règlementation en cours sur les questions de présence et de calcul des OGM, avec le principe réitéré de l'interdiction des OGM dans les produits de l'agriculture biologique».