Alors que les surfaces en protéagineux sont passées d'environ 600.000 ha à tout juste 165.000 ha en dix ans malgré les efforts de la filière, le vent pourrait enfin avoir tourné. Les chambres d'agriculture et l'Unip (Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines) ont organisé mardi, à Paris, une journée nationale pour la relance des protéagineux.
«La culture des protéagineux vit un véritable paradoxe», a souligné Eric Giry, du ministère de l'Agriculture (sous-direction des produits et des marchés), en citant parmi ses nombreux atouts l'intérêt agronomique de la diversification des cultures et les débouchés existants, notamment en alimentation animale.
Pour redynamiser la filière, qui a vu fondre ses moyens de financement en même temps que ses surfaces (par la baisse des cotisations interprofessionnelles), un coup de pouce du gouvernement était le bienvenu. L'appel a été entendu et la redistribution des aides dans le cadre du bilan de santé de la Pac ne sera pas fait au détriment des protéagineux; au contraire!
L'aide couplée existante a été préservée jusqu'en 2011 inclus, à 55,57€/ha, en gardant les mêmes conditions d'éligibilité.
La «boîte à outils» du bilan de santé a permis d'attribuer un soutien spécifique complémentaire aux protéagineux, dans le cadre de l'article 68. A ce titre seront débloqués 40 millions d'euros.
Des arbitrages restent à rendre concernant les cultures éligibles (au minimum le pois, la féverole et le lupin) et le niveau d'aides à l'hectare, sachant que l'objectif du plan est d'atteindre 400.000 ha de protéagineux en 2012.
Comme les années précédentes, le ministère octroie un soutien à la recherche et à la création variétale. L'enveloppe prévue pour la période 2009-2013 est de 800.000 euros par an. Le programme comporte trois volets:
- l'amélioration des rendements du pois,
- la maîtrise du rendement et de la qualité de la féverole,
- et la promotion et la diffusion des références techniques.
Pour finir, les protéagineux pourront entrer dans des mesures agrienvironnementales (MAE), telles que la MAE rotationnelle ou la mesure relative à la diversité des assolements de l'article 68, dotées respectivement d'une enveloppe de 60 et 90 millions d'euros.