Une équipe de l'Inra à Montpellier, en collaboration avec des équipes du CNRS à Strasbourg et de l'Université de New-York, ont caractérisé un gène impliqué dans un mécanisme moléculaire qui permet d'ajuster le prélèvement du nitrate du sol par les racines en fonction du besoin en azote de la plante entière.
Pour assurer leur nutrition, les plantes prélèvent le nitrate du sol (NO3-) par les racines. Ce phénomène est rendu possible grâce à des transporteurs très efficaces qui permettent le passage du nitrate à travers les membranes des cellules de la périphérie de la racine.
Toutefois, comme la disponibilité du nitrate du sol est hétérogène et fluctuante dans le temps et dans l'espace, les plantes doivent constamment moduler cette capacité d'absorption afin de maintenir une entrée de nitrate conforme aux besoins de la plante. Cela est rendu possible grâce un mécanisme, qualifié de « satiété » par analogie aux animaux, qui permet à la plante de réduire son absorption quand ses besoins en azote sont satisfaits.
Ces recherches faciliteraient la sélection de variétés ayant une meilleure utilisation des engrais azotés : l'idée est de rendre la plante capable d'accumuler l'azote même lorsque ses besoins nutritionnels immédiats sont satisfaits pour le remobiliser plus tard. « Cela pourrait améliorer l'utilisation du nitrate du sol par la plante et permettre de diminuer les apports d'engrais en agriculture. »