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Répartition des marges

Les agriculteurs bretons bloquent quatre centrales de la distribution

Publié le jeudi 27 novembre 2008 - 19h26

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Plan en demi-plongée sur un caddie et une partie du rayon d'une grande surface. © J. Chabanne

Plusieurs dizaines d'agriculteurs – éleveurs ou producteurs de légumes – paralysaient totalement jeudi soir quatre importantes plates-formes d'approvisionnement de la grande distribution en Bretagne, dont celle de Leclerc à Landerneau (Finistère), selon les gendarmes et les centrales d'achat visées.

Près de 600 agriculteurs, dont de nombreux jeunes, ont investi dans la nuit de mercredi à jeudi la centrale d'achat Scarmor à Landerneau, berceau du groupe Leclerc, qui alimente 38 hypermarchés de la région. Ils ont aussi bloqué une autre plate-forme d'approvisionnement au Relecq-Kerhuon, dans la périphérie de Brest.

Les manifestants se sont relayés toute la journée pour maintenir ces blocages, en barrant au besoin les entrées avec des caddies enflammés.

«C'est un ras-le-bol général. On réclame une meilleure répartition des marges dans la grande distribution, on veut une table ronde, mais il y a aussi les contrôles, les pressions administratives, le projet d'écotaxe sur le réseau routier breton, ça fait des années que l'on fait des efforts et on a de plus en plus de contraintes», a expliqué Philippe Quillon, producteur de légumes de la FDSEA du Finistère, présent à Landerneau.

«Nous demandons une réunion régionale, avec les représentants des grandes et moyennes surfaces, les industriels, nos politiques, le plus rapidement possible, on ne bougera pas avant», a indiqué de son côté Patrick Huon, producteur de volailles également de la FDSEA.

Dans les Côtes-d'Armor, agriculteurs et éleveurs de plusieurs filières ont poursuivi jeudi le blocage entamé lundi de deux plates-formes d'approvisionnement Lidl à Ploumagoar, près de Guingamp, et Système U à Plaintel, près de Saint-Brieuc.

Le directeur de la logistique Super U de l'Ouest, Ronan Le Corre, a chiffré les pertes «entre 500.000 euros et un million d'euros» et annoncé la mise au chômage technique depuis mardi des 200 salariés de la plate-forme, qui approvisionne 130 points de vente dans les quatre départements bretons.

«Il risque d'y avoir des ruptures dans les points de vente», notamment pour les produits frais, a-t-il déclaré en précisant que l'enseigne avait déposé un référé pour obtenir la levée du blocage.

Près de Guingamp, la plate-forme Lidl, qui fournit 70 magasins en Bretagne, est contrainte «de jeter des denrées» et a elle aussi déposé un référé, a indiqué son directeur Jean-Michel Le Guillermic.

«Une table ronde sur la agriculture est prévue avec les grandes surfaces le 8 décembre», a indiqué jeudi une porte-parole de la préfecture de la Bretagne.


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