Le groupement des Mousquetaires (Intermarché) est prêt à la transparence sur les prix et les marges, a expliqué mardi Eric Mozas, président des enseignes alimentaires du groupement, alors que monte la colère des agriculteurs contre la grande distribution.
«Il est anormal que chacun ne puisse pas vivre de son métier», s'est emporté E. Mozas, en marge d'une conférence de presse sur la stratégie d'Intermarché, semblant reconnaître que le prix du lait payé aux agriculteurs par les transformateurs n'était pas assez élevé. «Dire que la grande distribution est le mauvais élève est simpliste», a-t-il estimé.
A l'appel de la FNSEA et de JA, les agriculteurs vont bloquer à partir de jeudi les plates-formes d'approvisionnement des grandes surfaces pour dénoncer leurs marges, pas seulement sur le lait.
Eric Mozas a détaillé la répartition des marges sur une brique de lait d'un litre. Sur une marque de "premier prix" vendue par Intermarché 0,56 €, «3 centimes partent en taxe, 11 centimes font la marge du distributeur. Le reste (42 centimes) est partagé entre les producteurs et les transformateurs», a-t-il expliqué.
«Mais, a-t-il ajouté, entre 2007 et 2008, il y a eu un inversement des marges entre producteurs et transformateurs», c'est-à-dire que si les producteurs recevaient la part la plus importante de cette marge en 2007, en 2008, cette part la plus importante est revenue aux transformateurs.
En outre, il a regretté que la distribution n'ait pas été conviée aux négociations sur le prix du lait qui se sont tenues à la fin de mai et au début de juin.