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Sécheresse/Annonces de Sarkozy

Réactions diverses des syndicats agricoles

Publié le jeudi 09 juin 2011 - 19h23

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Après les annonces de Nicolas Sarkozy, le jeudi 9 juin 2011 dans le Poitou-Charentes, concernant les éleveurs victimes de la sécheresse, les syndicats agricoles ont rapidement réagi.

 

Nicolas Sarkozy « a pris conscience de la situation », a estimé Xavier Beulin. Le président de la FNSEA s'est félicité des « réactions dans l'urgence » du président de la République sur deux points :

- les problèmes de logistique posés par l'acheminement des fourrages,

- et le défaut de trésorerie pour certaines exploitations, obligées d'acheter des aliments pour le bétail.

 

Il estime « qu'il faudra probablement envisager des mesures plus structurelles et des aides directes à certaines exploitations » en septembre. Le président a annoncé un autre rendez-vous « lorsque nous aurons un bilan des exploitations et les conséquences chiffrées de la sécheresse », a commenté Xavier Beulin.

 

Le président de la FNSEA a aussi salué la mise en place d'un plan de cinq ans de création de retenues d'eau et de réduction des volumes d'eau utilisés par l'agriculture.

 

Pour la FNB (Fédération nationale bovine), « s'il convient de prendre acte de l'exonération de la taxe sur le foncier non bâti, les éleveurs estiment que les mesures financières annoncées ne sont pas à la hauteur des enjeux ».

 

L'organisation syndicale demande « un report en fin de tableau de l'ensemble des annuités d'emprunts et non se cantonner aux prêts contractés par les éleveurs dans le cadre du plan de soutien exceptionnel à l'agriculture (annonce de Poligny) dont la prochaine annuité (début 2012) sera seulement reportée d'un an ».

 

La FNB estime qu'il faut également « obtenir à très court terme un véritable plan de gestion de marché afin d'enrayer la dégradation du marché amorcée depuis un mois ».

 

La Confédération paysanne estime de son côté que « les exonérations de taxes sur le foncier non bâti, le report d'un an du remboursement des prêts consentis en 2009 aux éleveurs et la prise en charge par l'Etat des intérêts de ces crédits pendant cette année de report vont donner un peu d'oxygène aux trésoreries des éleveurs ». Toutefois le syndicat juge ces mesures « insuffisantes ».

 

Il plaide pour le report d'un an de toutes les échéances d'emprunts, et pas seulement de 2009, et il réclame des prêts à taux zéro jusqu'au versement des aides européennes au 15 octobre 2011.

 

La Confédération paysanne a également réitéré sa demande d'interdiction du broyage des pailles, la « seule mesure à même de freiner la spéculation ».

 

La Coordination rurale considère que Nicolas Sarkozy n'a pas pris la mesure des difficultés des éleveurs à nourrir leurs bêtes en l'absence de paille. « Il n'a manifestement pas pris la mesure des conséquences des récoltes de céréales grillées par la sécheresse qui vont entrainer un renchérissement des compléments alimentaires tout en mettant aussi en grande difficulté les céréaliers », estime le syndicat.

 

Comme la Confédération paysanne, la Coordination rurale a demandé à ce que « les deux millions de tonnes de céréales qui sont destinées en 2011 à fabriquer du biocarburant » soit mis à la disposition des éleveurs.

 

La Coordination rurale demande "une année blanche" dans le remboursement de tous prêts, avec report total de l'ensemble des annuités financières de prêts en fin de trableau de rembourserment et un rallongement des découverts bancaires de 10 %.

 

Elle demande l'abondement « autant que nécessaire » du fonds des calamités agricoles pour que non seulement les versements puissent commencer rapidement, mais aussi pour que les pertes subies par les agriculteurs soient compensées.

 

Pour le Modef, « la principale disposition annoncée par le président de la République est qu’il n’y aura pas d’aide directe ».

 

Le syndicat dis avoir assisté à « un non évènement pour les éleveurs sinistrés ». Pour le Modef, « les vrais gagnants sont en réalité encore une fois les banques, qui vont toucher de l’Etat, les intérêts liés aux reports d’un an des prêts Poligny (en 2009, NDLR) et les intérêts des prêts de trésorerie qu’elles accorderont aux élevages viables ».

 

« Rien qu’en achat d’aliments grossiers et de concentrés, les éleveurs ont besoin de plus de 2 milliards d’euros pour assurer la survie de leur cheptel » fait enfin valoir le Modef.

 

 

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