Le congrès de Jeunes Agriculteurs (JA) s'est clôturé le jeudi 9 juin 2011 à Rodez par la venue de Bruno Le Maire, après son passage éclair dans la Charente, aux côtés du président de la République.
L'occasion pour le ministre de l'Agriculture de présenter de vive voix aux jeunes les mesures en faveur des agriculteurs victimes de la sécheresse, annoncées quelques heures auparavant par Nicolas Sarkozy (report des remboursements de certains prêts, 200 millions d'euros supplémentaires pour le Fonds des calamités, exonération de la taxe sur le foncier non bâti pour les éleveurs en difficulté).
L'énumération de ces mesures, notamment celle concernant un plan à cinq ans de création de retenues d'eau, a réussi à provoquer les applaudissements des congressistes, qui avaient pourtant accueilli Bruno Le Maire sous les sifflets parce qu'il n'avait pas pu être présent comme convenu le matin.
« Ces mesures vont dans le bon sens », a estimé Jean-Michel Schaeffer, président de JA, avant de préciser : « Ce ne sont pas des prêts que l'on veut, mais une bouffée d'air pour faire face aux achats de paille. Je souhaite que l'on réfléchisse à des mesures spécifiques pour les jeunes agriculteurs. » Une proposition qui a reçu l'oreille attentive de Bruno Le Maire.
Bruno Montourcy, président de JA de l'Aveyron, accueillant le congrès, s'est montré plus virulent à l'encontre du représentant du gouvernement. « Le président a annoncé que l'armée allait aider à transporter la paille, a-t-il déclaré à la tribune. Moi ce que je vous demande, c'est d'avoir de la paille à transporter ! » Le JA a également rappelé au ministre « l'importance de la prise en compte des territoires dans les aides à l'installation », allant même jusqu'à demander, au nom de JA Aveyron, un « triplement de la DJA », dont le montant n'a « pas évolué depuis quinze ans ».
« Nous vous demandons de mettre en place un vrai projet politique et d'arrêter la gestion à court terme, a-t-il lancé à Bruno Le Maire. S'il y avait un vrai projet, fondé sur les prix, on ne serait pas dans une telle difficulté aujourd'hui et on ne demanderait rien à personne ! »
« Nous le sentons tous sur le terrain, les agriculteurs veulent connaître le cap, a confirmé Jean-Michel Schaeffer. Ce cap, nous devons le définir dans toutes nos filières avec l'ensemble des acteurs économiques ! »
Un projet utopiste ? Plus tôt dans la journée, lors d'une table ronde organisée sur le thème de l'engagement syndical, la représentante des organisations étudiantes et des mouvements de jeunesse au Conseil économique, social et environnemental, Claire Guichet, a lancé un conseil à JA, en lui rappelant le cœur du syndicalisme jeune : « On n'est pas là pour se dire que nos positions vont poser un problème dans un monde bien établi. Si ce ne sont pas les jeunes qui font avancer les choses et qui arrêtent les débats stériles, qui le fera ? Vous êtes une organisation jeune ! Soyez libres de vos idées ! »
A Jeunes Agriculteurs désormais de mettre en pratique cette liberté, pour que le chantier de réflexion qu'il lance en préparation de la Pac 2014 porte ses fruits.
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