Les pays du G8 souhaitent progresser sur la question de l'investissement dans le secteur agricole des pays les plus pauvres, lors de leur sommet de juillet en Italie, ont affirmé samedi les ministres des Finances du groupe.
«Nous avons évoqué plusieurs initiatives communes possibles par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Fida (Fonds international pour le développement agricole) et soutenons les efforts dans ce domaine dans l'objectif d'avancer sur ce sujet lors du sommet de L'Aquila» au début de juillet en Italie, indiquent les ministres dans le communiqué final de leur réunion tenue vendredi et samedi, à Lecce.
Les huit pays (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Russie, Japon) affirment qu'ils travailleront de manière bilatérale et à travers les institutions internationales pour accroître les investissements dans l'agriculture afin d'améliorer la productivité et la sécurité alimentaire.
Ils constatent que «la crise alimentaire de 2007-2008 a eu un effet dévastateur sur les conditions de vie des pauvres» et a montré le besoin urgent de favoriser durablement l'investissement dans ce domaine.
Par ailleurs, dans un communiqué diffusé à l'occasion de cette réunion, l'organisation non gouvernementale ONE du chanteur Bono a accusé la France et l'Italie d'être en retard sur les promesses d'aides faites en 2005 lors du sommet du G8 de Gleneagles (Ecosse).
«A moins d'un mois du sommet du G8 (ndlr: de L'Aquila), il est encore temps pour l'Italie et la France de prendre des mesures d'urgence», affirme ONE, qui estime que ces deux pays sont responsables à hauteur de 80% du manque à gagner en 2009 par rapport aux promesses de 2005. A Gleneagles, le G8 s'était engagé à doubler son aide à l'Afrique d'ici à 2010.
Le pape Benoît XVI a quant à lui appelé la prochaine conférence des Nations unies sur la crise économique et financière à «prendre les décisions stratégiques nécessaires» pour que tous les hommes aient accès à une alimentation de base et jouissent d'une vie digne.
Le pape qui s'exprimait dimanche lors de la célébration de l'angélus, place Saint Pierre, a dénoncé comme une «réalité absolument inacceptable» le fait que «plusieurs centaines de millions de personnes souffrent de la faim».
«J'espère donc qu'à l'occasion de la prochaine conférence de l'ONU (du 24 au 26 juin à New-York, NDLR) seront prises par toute la communauté internationale les mesures et les décisions stratégiques, parfois difficiles à prendre mais nécessaires, pour assurer à tous, aujourd'hui et demain, les besoins alimentaires fondamentaux permettant (aux hommes) de vivre dans la dignité.»