A la veille de la conférence des ministres de l'Agriculture du G20, des organisations représentant les agriculteurs de plus de soixante pays d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Europe ont adopté, lundi, à Bruxelles, une déclaration conjointe « soulignant qu'il ne faut que la politique commerciale détermine les politiques agricoles nationales ».
Dans un contexte de croissance de la demande alimentaire mondiale, la sécurité alimentaire revêt un rôle crucial et une plus grande cohérence entre l'OMC et les autres préoccupations planétaires est nécessaire, ajoute un communiqué publié par le Copa-Cogeca (organisations agricoles et coopératives de l'UE).
Rappelant que « moins de 10 % de la production agricole mondiale est commercialisée sur les marchés mondiaux », les organisations agricoles insistent « pour faire reconnaître le rôle particulier et stratégique de l'agriculture au vu des défis considérables auxquels leurs membres se trouvent confrontés » (volatilité des prix, spéculation financière, foncier, eau, changement climatiques).
« Nous en appelons à une meilleure cohérence entre tout accord relatif à l'agriculture conclu à l'OMC et les engagements pris dans le cadre d'autres grands traités internationaux sur des questions comme la pauvreté, la faim, le changement climatique et la biodiversité », a souligné Djibo Bagna, président du Roppa, qui représente les organisations d'agriculteurs de l'Afrique de l'Ouest.
Selon les organisations agricoles réunies à Bruxelles, « tous les pays doivent avoir le droit de produire pour leur consommation intérieure afin d'améliorer leur autosuffisance alimentaire et d'assurer leur sécurité alimentaire, y compris le recours à des mesures tarifaires ».
« Tous les pays devraient avoir le droit de respecter les préoccupations non commerciales de leurs citoyens, y compris la sécurité alimentaire, l'environnement, le bien-être des animaux et les besoins des zones rurales, de manière à promouvoir une agriculture durable et à contribuer à la lutte contre les changements climatiques ainsi qu'à la protection de la biodiversité », poursuit le communiqué.