La Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams) a fait état mercredi des enjeux de la filière française de production de semences lors d'une conférence de présentation de son congrès annuel qui aura lieu le 6 juin à Amiens, avec pour thème : « Comment produirons-nous des semences dans 10 ans ? »
« Demain on ne pourra pas produire comme hier », a déclaré Jean-Noël Dhennin, président de la Fnams. En effet, celui-ci a évoqué les problèmes de retrait de nombreuses matières actives du marché, et le manque de nouvelles autorisations de mise sur le marché (AMM).
Malgré le développement de techniques culturales alternatives, « nous avons besoin de temps pour nous adapter [...] et de certaines dérogations ». Anne Gayraud, directrice administrative des affaires syndicales de la Fnams, a souligné ces inquiétudes, souhaitant « alerter les pouvoirs publics sur la situation ».
Des solutions ont été évoquées, notamment à travers l'exemple de la production de semences fourragères au Danemark. Le gouvernement danois utilise l'article 51 du règlement européen sur l'AMM des produits phytosanitaires afin d'accélérer l'homologation des produits dans le cadre des usages mineurs. D'après la Fnams, ce serait un outil pour maintenir la production de semences françaises.
A ces problèmes réglementaires, la Fnams ajoute la difficulté croissante à trouver des agriculteurs volontaires pour produire des semences. Mettant en cause les difficultés techniques et l'insécurité économique de ce type de production.