Le Smic, touché par trois millions de salariés, passera, au 1er janvier 2014, de 9,43 à 9,53 euros brut de l'heure, soit l'augmentation légale de 1,1 %, mais sans coup de pouce supplémentaire, a annoncé le lundi 16 décembre 2013 le ministre du Travail, Michel Sapin.
La hausse, qui se limite aux mécanismes légaux, porte à 1.445,38 euros le salaire brut mensuel – au lieu de 1.430,22 € – pour les salariés aux 35 heures, a annoncé le ministre aux partenaires sociaux. En net, pour ces salariés, cette augmentation devrait représenter environ 12 euros par mois, avec un salaire mensuel de 1.113 euros en moyenne.
« Cette année, le gouvernement envisage de procéder à une revalorisation fondée sur l'application des mécanismes légaux, sans nouveau coup de pouce », a déclaré Michel Sapin lors d'une réunion de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC). « Cette augmentation préserve le pouvoir d'achat et l'emploi des moins qualifiés [...], alors que s'amorce l'inversion de la courbe du chômage », a ajouté le ministre du Travail. L'inflation sur un an s'élève à 0,6 %.
Après son élection, en juillet 2012, François Hollande avait décidé d'une hausse exceptionnelle de 0,6 %, pour « rattraper ce qui n'a pas été accordé » aux smicards durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Au 1er janvier 2013, le gouvernement avait ensuite choisi de s'en tenir à la hausse légale (+0,3 %).
Ce refus d'un coup de pouce, conforme aux recommandations du groupe d'experts chargé d'« éclairer » le gouvernement, va à l'encontre des attentes des syndicats.
Pour la CGT, le salaire minimum devrait aller « dans un terme rapide à 1.700 euros bruts par mois ». La CFTC réclamait, elle, que le gouvernement aille « au-delà de ce que prévoit la loi, contrairement aux recommandations des experts qui ne prennent pas en compte les augmentations de prix à venir, notamment de l'électricité et des conséquences de la hausse de la TVA ». Le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, avait réclamé dimanche un coup de pouce d'« au moins un point ». Pour lui, la hausse légale de 1,1 % « est très nettement insuffisante » alors que « près de 30 % des salariés à temps partiel sont au Smic et notamment des familles monoparentales ».
Les salariés rémunérés au Smic (3,1 millions) travaillent majoritairement dans le privé (1,9 million), notamment dans l'hôtellerie, la restauration et le tourisme.