«Les surfaces de sorgho sont reparties à la baisse en 2008, -25% comparé à 2007, du fait de la hausse globale des surfaces de cultures d'hiver et du prix élevé du tournesol. Mais les rendements ont été très bons avec une moyenne nationale de 63 q/ha», a expliqué Jean-Luc Verdier, d'Arvalis, jeudi, lors de la conférence de presse de lancement de la campagne sur le sorgho.
Il a mis toutefois en avant que «les fabricants d'aliments du bétail ont redécouvert en 2008 l'intérêt de ce produit dans les formulations». Mais les surfaces françaises n'ont pas été suffisantes et les importations en 2007/2008 ont atteint 5,8 Mt pour une consommation de 6,1 Mt.
Pour 2009, «différents éléments devraient permettre une reprise à la hausse des surfaces», estime Arvalis. D'une part, les difficultés de semis des céréales d'hiver dans le sud de la France vont obliger les agriculteurs à reporter une part de leurs interventions vers des cultures d'été, dont le sorgho.
Arvalis considère aussi que «dans le contexte de baisse des prix des produits agricoles et d'augmentation du coût des intrants, le sorgho conserve sa compétitivité dans les assolements». En situation irriguée, les producteurs de sorgho estiment que cette culture est «toujours complémentaire au maïs dans les situations de faibles réserves hydriques et/ou de gestion délicate d'irrigation, ainsi que dans les zones touchées par la chrysomèle». En sec, il reste compétitif face au tournesol.
La filière compte aussi sur l'arrivée en 2008 de cinq nouvelles solutions de désherbage pour la reprise des surfaces. C'était jusque-là le point faible de la culture, mais l'homologation de Boa, Cadeli, Bromotril 225, Chardol et U46D devraient améliorer ce point sensible et «augmenter les futurs rendements et donc les marges», selon Yvon Parayre, président de la commission en charge du sorgho de l’AGPB (producteurs de blé).
Ce dernier estime qu'avec le bilan de santé de la Pac et le découplage, certaines productions seraient pénalisées comme le blé dur et le maïs irrigué. «La compétitivité des cultures sera basée sur les intrants et dans ce cadre-là, le sorgho a sa carte à jouer», a-t-il expliqué.