Le groupe de négoce international français Louis Dreyfus va doubler ses capacités de traitement de canne à sucre au Brésil pour devenir le numéro deux du secteur, en rachetant les activités alcool et sucre du groupe Tavares de Melo. Pour cela, la filiale brésilienne Louis Dreyfus Commodities Bioenergia a racheté quatre usines de transformation de la canne en sucre ou en alcool ainsi qu’une unité en construction, selon un communiqué du groupe.
Le montant de la transaction n’a pas été révélé, mais est estimé par les spécialistes du secteur autour de 476 millions de dollars. « Cette année nous allons traiter 11,8 millions de tonnes de canne à sucre. En 2009, nous devrions broyer 18,5 millions de tonnes dans huit unités industrielles », indique Bruno Melcher, directeur général de LD Commodities.
« L’acquisition des quatre unités industrielles s’inscrit dans la décision du groupe d’investir dans le secteur du sucre et de l’alcool au Brésil, en particulier face aux projections de hausse de la demande d’éthanol sur les marchés intérieur et international », ajoute-t-il.
Le groupe, qui avant ce rachat ne disposait que de trois usines, termine en outre de son côté la construction d’une nouvelle unité.
LD Commodities va ainsi se hisser au second rang des producteurs de sucre et d’alcool au Brésil derrière le groupe Cosan, dans le capital duquel sont présents les groupes français Sucden et Tereos.
Le rachat des unités de Tavares Melo s’ajoute au plan d’investissements de Louis Dreyfus au Brésil, qui s’élève déjà à 800 millions de dollars sur la période 2004-2009, dont 472 millions dans le secteur du sucre et de l’alcool, indique-t-on auprès du groupe.
Le rachat opéré par Louis Dreyfus intervient en pleine fièvre de l’éthanol au Brésil. Le quotidien O Estado de Sao Paulo a ainsi révélé vendredi que le groupe américain Sempra Energy envisageait d’investir 8,4 milliards de dollars dans la construction de 24 distilleries d’ici 2010, afin de produire 5,7 milliards de litres d’éthanol, destinés à l’exportation vers les Etats-Unis et le Japon, soit le cinquième de la production totale projetée pour le Brésil.
Début février, le groupe Noble, originaire de Hong Kong, a racheté une usine au Brésil dans laquelle il veut investir 200 millions de dollars pour multiplier par cinq les capacités de traitement de canne à sucre à 10 millions de tonnes par an.