En dix ans, la superficie de l’espace urbain en métropole a progressé de 19 %, et c'est en grande partie grâce à la campagne où la croissance démographique est la plus importante, rapporte l'Insee, dans une note parue jeudi. Les villes occupent désormais 22 % du territoire et abritent 47,9 millions d’habitants (77,5 % de la population, recensement de 2007).
C’est l’absorption dans l’espace urbain d’anciennes communes rurales qui est la principale raison de sa croissance démographique. La superficie des petites unités urbaines (moins de 10.000 habitants) a fortement augmenté (+9.700 km²) entre 1999 et 2010, précise l'Insee.
A partir du moment où une commune, ou ensemble de communes, présente un bâti continu sans coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions, et dans lequel résident au moins 2.000 habitants, elle est considérée comme une unité urbaine.
Ainsi, entre 1999 et 2010, 1.368 communes sont passées de l’espace rural à l’espace urbain, le plus souvent par intégration à une agglomération. Par ailleurs, 231 communes considérées comme rurales en 1999 ont vu, entre 1999 et 2007, leur population atteindre le seuil de 2.000 habitants agglomérés. Elles sont donc devenues urbaines. Entre 1990 et 1999, seules 150 communes avaient réalisé le même mouvement, compare l'Insee.
Entre 1999 et 2007, la population urbaine a augmenté de 4,6 %, la population rurale de 9,0 % (5,6 % en moyenne sur la métropole). L’espace rural conserve son dynamisme observé déjà depuis la fin des années 1970, avec un solde migratoire positif (plus d'arrivées que de départs) et désormais un solde naturel également positif (plus de naissances que de décès), ce qui n’était pas le cas durant la décennie précédente, insiste la note de l'Insee.
Durant les dix dernières années, l’urbanisation a progressé surtout le long des littoraux atlantique et méditerranéen, mais aussi dans les régions alpines. La part de la population située dans des communes nouvellement urbaines est élevée en Bretagne (Côtes-d’Armor, Morbihan, Ille-et- Vilaine), Loire-Atlantique et Vendée, ainsi qu’en Ariège, dans les Pyrénées-Orientales, l’Aude, le Gard et le Vaucluse.
Et d’autres départements s’urbanisent davantage que dans la décennie précédente : les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, la Savoie et la Haute-Savoie, mais aussi la Corrèze, le Lot, le Tarn-et-Garonne, la Lozère, l’Ardèche et le Jura.
Tous ces départements se caractérisent soit par une forte croissance de la population, soit par une proportion importante des résidences secondaires, explique l'Insee.