Avant la diffusion de son émission « En immersion » sur TF1 mardi 25 janvier à 23h10 sur « Les résistants du monde paysan », La France Agricole a rencontré Harry Roselmack. Avec son équipe, il a choisi d'aller à la rencontre des éleveurs laitiers de l'Ille-et-Vilaine.
Témoin privilégié de leur vie pendant quelques semaines, le journaliste se dit « admiratif » de ce qu'il considère comme de l'abnégation, « ce lien inédit entre l'homme et son travail ». « Je suis aussi inquiet parce que les agriculteurs ont des difficultés réelles importantes et que la mutation en cours n'est sans doute pas terminée. On peut malheureusement craindre que d'autres exploitations disparaissent. »
Après la banlieue, les SDF et les soldats français en mission en Afghanistan, Harry Roselmack a donc choisi d'explorer le monde rural, « pour découvrir ce qu'il y a derrière les expressions que l'on rencontre plus souvent dans les médias : la colère, le mécontentement et l'insatisfaction ».
« Un choix évident », souligne le journaliste, tant pour son équipe que pour la chaîne. « Les gens autour de nous ont tous une proximité plus ou moins grande avec le monde agricole », s'est-il aperçu. Quant au choix des éleveurs laitiers, il s'est assez vite imposé : « Leur travail quotidien à la fois avec le vivant et les végétaux en faisait aussi de bons personnages et amenait des séquences variées intéressantes. Et puis, le public se souvient encore de cette grève de septembre 2009 sur le prix du lait. »
Si Harry Roselmack se veut le témoin et non l'acteur d'une situation, s'il ne cherche pas à faire passer de message, il espère, comme les agriculteurs interviewés, qu'après ce reportage, le consommateur comprendra mieux la situation des éleveurs, les raisons de leurs manifestations et parfois, le suicide.
Pour rendre compte du quotidien des éleveurs laitiers, Harry Roselmack a passé un mois auprès d'eux, du samedi après-midi au mercredi soir. « Après, je rentrais à Paris pour enregistrer mes autres émissions », explique-t-il. Un mois de tournage organisé après deux mois d'enquête par deux journalistes de son équipe qui ont décortiqué le sujet et sélectionné les éleveurs.
« L'image de l'agriculture renvoyée par les autres reportages n'est pas fausse mais elle est simplement un élément d'un paysage global. Nous, nous avons a voulu montrer le paysage dans son ensemble. Cela permet de se rendre compte que la réalité des choses est plus complexe qu'elle en a l'air : l'agriculteur n'est pas toujours dans son champ, il a tout un tas d'activités qui en font un des professionnels les plus polyvalents que j'ai jamais rencontrés. Il suffit d'avoir ce grand angle, d'avoir ce regard plus large pour éviter de donner à voir quelque chose de l'ordre du cliché », raconte le journaliste.