Si l'industrie de la viande se félicite de l'accord sur le détachement des travailleurs étrangers en Europe, elle estime aussi qu'il faut encore creuser le sujet sur la convergence des régimes sociaux. Objectif : éviter la distorsion de concurrence.
« Un tel accord va dans le bon sens, a indiqué mardi à l'AFP Pierre Halliez, le président du Syndicat national des industries des viandes (Sniv). Mais il faudra aller plus loin pour régler la question du dumping social. » En ligne de mire : la nuance entre les contrats d'intérim et les contrats de détachement, la convergence des régimes sociaux et les cotisations des travailleurs détachés réglés dans le pays d'origine. Pierre Halliez souhaite aussi que le renforcement des contrôles sur la coresponsabilité des donneurs d'ordre, rendu obligatoire dans le seul secteur du bâtiment, soit étendu aux autres secteurs dont celui des viandes.
Selon Pierre Halliez, le recours à des travailleurs détachés via des sociétés écrans basées en Irlande ou à Chypre ne concernerait que quelques centaines de personnes par an. « Beaucoup d'entreprises ont recours historiquement à des travailleurs européens pour le désossage des viandes, mais à travers des sociétés de recrutement vérifiées et qui respectent le code du travail et les conventions collectives », affirme-t-il.
Le nombre de travailleurs détachés en France serait compris entre 170.000 et 300.000, principalement dans les secteurs de la construction et de l'agroalimentaire.