Le président de la FNSEA demande, dans une lettre cosignée par le président des Restaurants du Cœur, et rendue publique lundi, le maintien de l'aide alimentaire européenne aux plus démunis, réclamée par les organisations caritatives mais qui est contestée, entre autres, par Berlin et Londres.
Cette lettre a été adressée le 27 juillet 2011 au ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, mais n'a été rendue publique que ce lundi, à la veille d'une réunion de « la dernière chance » mardi à Bruxelles sur ce sujet.
La FNSEA et les Restaurants du Cœur souhaitent « voir pérenniser le programme européen d'aide aux plus démunis » (PEAD), écrivent les deux organisations dans la lettre commune.
De son côté, la Confédération paysanne « s'offusque de la décision de l'UE de réduire à la peau de chagrin la ligne budgétaire destinée à l'aide alimentaire ». Elle juge, dans un communiqué du 19 septembre, qu'elle « met en péril l'existence et l'action des nombreuses organisations caricatives qui gèrent cette aide, bafouant les millions de personnes, chômeurs et travailleurs pauvres, pour qui elle constitue une partie non négligeable des ressources alimentaires ».
Ce programme permet de distribuer une aide alimentaire à plus de 13 millions de personnes dans 19 des 27 Etats membres de l'Union européenne, tirée théoriquement des stocks européens de la politique agricole commune.
Mais ces deux dernières années, le niveau des stocks était si bas que l'UE a dû le compenser par des versements d'argent pour permettre l'achat de nourriture à destination des banques alimentaires.
A la suite d'une plainte de l'Allemagne, la Cour européenne de Luxembourg a, en avril, estimé que ces achats étaient incompatibles avec la Pac, obligeant la Commission à ramener l'enveloppe pour les années à venir au niveau des stocks existants.
Le montant de l'aide devrait ainsi passer de 480 millions d'euros annuels à 113,5 millions d'euros en 2012.
Face au tollé suscité par la proposition, la Commission européenne a finalement trouvé un moyen de contourner les objections de la Cour, mais se heurte à la minorité de blocage (sept pays, dont l'Allemagne).
Ces derniers jours, plusieurs Etats favorables au maintien du programme à son niveau actuel se sont livrés à un lobbying intense auprès des sceptiques pour tenter d'en convaincre au moins un et de faire ainsi voler en éclats la minorité de blocage, ont expliqué des diplomates.
Téléchargez la lettre de la FNSEA.
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mardi 20 septembre 2011 - 09h16
Bien sûr qu'il faut maintenir l'aide, mais sur un budget spécialement dédié à cet effet, avec une désignation claire, et pas sur le budget de la PAC . En fait on a trompé le public, dressé une partie de l'opinion contre l'agriculture en lui cachant une partie de la réalité et donc pratiqué de la désinformation. Ce sont des méthodes qui n'ont rien à voir avec la démocratie. Si l'Europe continue avec de telles méthodes, elle perdra encore un peu plus du soutien de ses peuples et droit à sa perte.