Les solutions proposées, mardi, par le plan d'action pour la filière œuf, « ne sont que fuite en avant et industrialisation encore plus poussée de l'agriculture », considère la Confédération paysanne dans un communiqué du 14 août.
« Lors de la réunion de crise, en présence de Stéphane Le Foll, il a été constaté la faiblesse de l'interprofession de l'œuf, le Comité national pour la promotion de l'œuf qui a été incapable d'anticiper la crise et de mettre en place un plan collectif de régulation de la production. Et le CNPO ne connaît même pas quantitativement le cheptel de poules pondeuses en France. »
« Le ministre de l'agriculture a prévenu qu'il n'avait que très peu d'outils structurels pour intervenir, mis à part le rôle qu'il souhaite confier aux interprofessions dans la loi d'avenir agricole en préparation, et la contractualisation qu'il veut améliorer pour mieux protéger le producteur, et dont il va veiller à l'application avec un médiateur. »
« Sur les mesures d'urgence (reports de charges sociales, d'annuités...), la Confédération paysanne veillera à ce que les prises en charge reviennent à ceux qui en ont besoin. »
« La crise conjoncturelle a bon dos et a permis aujourd'hui aux producteurs d'œufs industriels de pousser des revendications de libéralisation supplémentaire au niveau environnemental (assouplissement de la réglementation ICPE (1), suppression de l'écotaxe...), sanitaire (réintroduction des farines animales dans l'alimentation des volailles, dérogation à la date limite de vente, ...), social (plan de cessation,...). »
« Au final, les seules solutions proposées ne sont que fuite en avant et industrialisation encore plus poussée de l'agriculture. La Confédération paysanne continue de revendiquer une agriculture à taille humaine qui respecte et rémunère les paysan-ne-s. Il est temps de dire non à un système usé jusqu'à la corde et qui, crise après crise, saccage l'emploi et la vitalité des territoires », conclut le communiqué.
(1) ICPE : installations classées pour la protection de l'environnement