La Confédération paysanne de Bretagne dénonce un «détournement des aides européennes» par les intégrateurs et réclame que «l'intégralité» des primes à l'abattage (PAB) «soit reversée aux éleveurs» de veaux de boucherie. A la suite d'une rencontre le 1er juin avec la DRAF, une délégation nationale du syndicat doit être reçue jeudi matin par le directeur de l'Office de l'élevage, Yves Berger.
«L’intégration profite de la crise pour abandonner les éleveurs d’une filière mise à mal par l’augmentation du prix de la poudre de lait et la baisse de la consommation. Des bâtiments sont vides, les durées de vide sanitaire augmentent sans être indemnisées. En parallèle, toutes les charges augmentent pour les éleveurs intégrés comme pour les indépendants», explique la Confédération paysanne de Bretagne.
Depuis 2005, «une grande partie» des PAB «sont récupérées par les intégrateurs au travers de cessions de créance», selon René Louail, membre du comité national de la Confédération paysanne et coporte-parole de la Coordination paysanne européenne.
Mettant en cause la «légalité» de ce dispositif, le syndicat demande à Bruxelles un audit sur la gestion de la PAB pour les veaux de boucherie qui représente environ 90 millions d'euros par an en France. «On demande que les PAB soient intégralement reversées aux éleveurs depuis 2005», ajoute René Louail.
La DRAF «nous a paru consciente des difficultés rencontrées» par les éleveurs et s'est engagée «à demander au préfet une augmentation de l’enveloppe régionale du Fonds d’allègement des charges (Fac) et à demander à ce que les DDA examinent les situations individuelles et particulières de chaque éleveur concerné», selon la Confédération paysanne de Bretagne .
«Nous souhaitons que l'Office de l'élevage trouve des moyens financiers pour soutenir les éleveurs», affirme René Louail. «Nous souhaitons également une remise à plat des contrats d’intégration», ajoute-t-il.