La FNB (Fédération nationale bovine) a dénoncé, vendredi, « une baisse des cours injustifiée et inacceptable » de la viande bovine. Elle accuse abatteurs et distributeurs de ne pas respecter l'accord du 3 mai sur la répercussion de la hausse des coûts de production, estimée à 13 % sur un an.
« Depuis quinze jours, les abatteurs affichent la volonté de faire chuter brutalement les cours des bovins finis, et annoncent des intentions de baisse des tarifs d'achat jusqu'à -10 centimes d'euro par kilogramme de carcasse en une semaine ! », dénonce la FNB dans un communiqué.
Pour la FNB, « la baisse des cours n'est pas justifiée par la situation de marché actuelle en France : abattages modérés avec de faibles apports en JB notamment, absence de report en ferme pour les animaux à livrer, exportations à un niveau historiquement élevé (+25 % sur viandes et bovins finis), prix mondiaux à un haut niveau (Amérique du Sud, pays du pourtour méditerranéen, ...), importations au plus bas en France (-12 % sur les viandes fraîches) et au plan européen (-17 %), tendance à la reprise de la consommation après la chute de juin sur steak haché. »
« Le discours des abatteurs confirme d'ailleurs que ce ne sont pas tant les indicateurs offre/demande qui jouent, mais le fait que, pour le niveau de leurs marges et ne répercutant pas suffisamment les hausses vers la distribution, ils entendent réduire la rémunération des producteurs. Cette logique n'est pas acceptable, ni de la part des abatteurs, ni de la part des GMS, qui tous ont pourtant, par l'accord du 3 mai, reconnu la nécessité d'une hausse des cours dans la conjoncture actuelle. Les coûts de production en viande bovine sont en hausse de plus de 13 % par rapport à l'an passé. »
« Le non-respect de cet engagement n'est pas tolérable. La distribution affirme d'ailleurs acheter les viandes aux abatteurs selon les niveaux des cotations “entrée abattoir”, ce qui devrait en conséquence se traduire par une répercussion des hausses du prix au producteur à tous les maillons de la filière. Alors qui croire ? N'est-ce pas le rôle de l'observatoire public des prix et des marges de le préciser ? Il est plus que temps de clarifier cette situation. »
« Au final, les éleveurs, eux, sont pour l'instant sûrs d'une chose : demeurer la variable d'ajustement ! A ce compte-là, les perspectives de pérennité des exploitations ne sont pas garanties. Les éleveurs n'auront d'autre choix que de se mobiliser à nouveau si les pressions à la baisse des prix se poursuivent », conclut le communiqué.