Les dix-neuf interprofessions de vins d'appellation d'origine contrôlée ont affirmé le jeudi 15 mai 2008 leur ferme opposition à la création d'une interprofession nationale pour tous les vins de France.
Cette idée est évoquée dans un rapport rendu le 24 avril 2008 par les trois responsables professionnels chargés par le ministre de l'Agriculture de faire des propositions de modernisation de la filière vitivinicole.
Mais «personne ne siégera dans une interprofession nationale sur les vins d'appellation, a déclaré Jean-Louis Salies, président du comité national des interprofessions des vins à appellation d'origine, l'organe qui regroupe les dix-neuf interprofessions régionales. Nous sommes contre une économie administrée et centralisée».
A ses yeux, la viticulture française doit s'organiser en région, autour de ses interprofessions. «La politique économique d'une région, c'est son interprofession qui en décide et non Paris.»
Par ailleurs, Jean-Louis Salies demande que les dix conseils de bassin (de production) mis en place par le gouvernement en 2006 restent des organes de concertation. Il refuse qu'ils deviennent des lieux de décision. Il demande que le conseil de direction de Viniflhor s'ouvre bien plus largement aux représentants des régions viticoles.
Les introprofessions sont également farouchement opposées à à la création d'une taxe fiscale affectée à la recherche et au développement. Elles refusent de reverser une partie des cotisations volontaires obligatoires (CVO) qu'elles prélèvent pour alimenter un fonds destiné à financer des programmes nationaux de recherche vitivinicoles. Or, la création d'une taxe fiscale ou d'un fonds alimenté par les CVO sont deux idées figurant dans le rapport remis au ministre de l'Agriculture.
Les interprofessions ont aussi donné leur point de vue sur l'utilisation de l'enveloppe qui sera accordée à la France dans le cadre de la nouvelle OCM qui entrera en vigueur le 1er août 2008: la priorité doit aller à la restructuration du vignoble et elles demandent 32 millions d'euros pour lancer des programmes de promotion dans les pays tiers.
Mais avant même d'aborder ces sujets, Jean-Louis Salies a rappelé que toute la filière vitivinicole est unanime pour exiger une nouvelle réforme de la loi Evin. Elle demande que la publicité pour les vins soit autorisée sur internet et qu'un article sur un vin, aussi élogieux soit-il, ne puisse pas être considéré comme de la publicité tant qu'il n'a pas fait l'objet d'un achat d'espace.