France AgriMer a dévoilé les résultats de sa dernière enquête quinquennale sur la consommation de vin en France, lors d'une conférence organisée au Vinitech, le 27 novembre. Les chiffres montrent une nouvelle baisse du poids des consommateurs réguliers (consommant du vin tous les jours ou presque) au profit des buveurs occasionnels (une ou deux fois par semaine voire plus rarement). Les non consommateurs se stabilisent.
Les chiffres sont têtus : la baisse de la consommation de vin en France se poursuit et s'explique notamment par la baisse du nombre des consommateurs réguliers. L'analyse des résultats de l'enquête 2010 présentée par FranceAgriMer au salon Vinitech répartit ainsi la population française : 45 % de consommateurs de vin boivent de façon occasionnelle (c'est-à-dire une à deux fois par semaine, voire moins), 38 % se déclarent non consommateurs et 17 % déclarent être des consommateurs réguliers (tous les jours ou presque).
Par rapport à 2005, on note donc une nouvelle baisse des réguliers, une hausse des occasionnels et une stabilisation de non consommateurs. Précisons que ces derniers se déclarent non buveurs de vin mais qu'en réalité presque un sur dix en consomment à titre exceptionnel, notamment lors de mariages, des fêtes de fin d'année... 8,5 % des non-consommateurs déclarés de vin se révèlent être des buveurs exclusifs de champagne... Dans leur esprit, le champagne, n'est pas du vin...
Les vrais abstinents pèsent tout de même 20 % et, parmi eux, seuls 4 % déclarent une vraie aversion au vin. Les autres (16 %) ne consomment pas de vin car ils ne souhaitent pas consommer d'alcool.
Autre enseignement révélé au Vinitech : l'accès à une consommation régulière de vin se fait de plus en plus tardivement. « Alors qu'il fallait atteindre l'âge de 20 ans en 1980 pour observer que 70 % des individus d'une classe d'âge étaient des consommateurs réguliers ou occasionnels de vin, il faut désormais attendre 50 ans pour observer le même phénomène », a expliqué Caroline Blot, chef de l'unité culture et filières à FranceAgriMer.
On notera enfin une tendance assez nouvelle en matière de consommation du vin hors du domicile. On savait depuis longtemps que le vin était de moins en moins fréquent dans le cadre d'un repas normal... Les derniers résultats de l'enquête de consommation montre une baisse de la fréquence d'apparition du vin dans le cadre de « repas chez des amis ou de la famille » et également dans le cadre de « repas au restaurant avec des amis ou de la famille ».
« Cette nouvelle tendance peut être mise en relation avec la baisse de la tolérance vis-à-vis de l'alcool au volant », a expliqué Philippe Janvier, du service études et marchés de FA. À moins que ce ne soit une conséquence de la crise et du prix des vins en restauration.
Rappelons que ces chiffres sont issus d'une enquête réalisée au printemps 2010 par l'institut d'études GFK-ISL auprès de 4004 personnes représentatives de la population française de 15 ans et plus.
(Article publié initialement sur www.lavigne.fr)