Des vignerons du Languedoc-Roussillon s'apprêtent à déposer un recours contentieux devant le Conseil d'Etat pour obtenir l'annulation de la dénomination ''Vin de pays Vignobles de France''.
Cette dénomination, créée par un décret du 28 février 2007, vise à lancer une nouvelle catégorie de vins, considérée comme plus lisible par des étrangers, produits à partir de vins de pays agréés en cépages provenant de différentes régions.
Mais selon Jean-Marie Fabre, président la fédération régionale des Vignerons indépendants, cette dénomination « va à l'encontre de la gestion de la filière par bassin de production » initiée par le gouvernement et « est refusée par la quasi totalité de toute la profession, vignerons, coopérateurs, syndicats et négoce régional ».
Ce nouveau vin de pays « transversal » va « déstabiliser les efforts de régulation » du bassin du Languedoc-Roussillon, instaurer un prix plus bas servant de référence et tuer l'appellation ''vins de pays d'Oc'', a expliqué Jean-Marie Fabre.
En outre, a-t-il précisé, l'utilisation de l'indication géographique France est contraire au droit communautaire qui stipule que le vin de pays doit provenir d'une unité géographique plus petite que l'Etat membre.
« Tous les bassins de production français sont en progression en valeur et en volume vendu à l'export, sauf le Languedoc-Roussillon, et s'il y a un effort à faire, c'est sur ce bassin là », a fait valoir Jean-Marie Fabre, rappelant que le Languedoc-Roussillon produit 60 % des vins de pays et 80 % des vins de cépages du territoire français.