Le groupe Doux va fermer deux sites de production dans le Morbihan et le Cher, avec 650 emplois menacés. Il va arrêter sa production de dindes à Locminé (451 emplois dans le Morbihan) et de poulets à Châtelet (154 emplois dans le Cher) et arrêter l'abattage de canards à Pleucadeuc (62 emplois dans le Morbihan).
Le groupe a expliqué que cette restructuration portait «sur le renforcement de la compétitivité de l'activité de production de volailles en frais en France».
En mai, Doux avait mis en avant les difficultés que connaissait la filière de la volaille en raison de «la hausse du prix des céréales, l'augmentation des coûts de l'énergie et la parité euro-dollar pénalisante pour un groupe exportateur».
«L'augmentation du coût des matières premières est arrivée alors que la filière se remettait à peine de la grippe aviaire et d'une année 2006 catastrophique», précise Christian Marinov, directeur de la Confédération française de l'aviculture (CFA). «La production française de volaille baisse depuis 2000», selon lui.
Doux n'est pas le seul à souffrir. L'usine de dindes d'Unicopa, Dandy, qui emploie 235 salariés à Pontivy (Morbihan), vient d'être placée en redressement judiciaire pour deux mois mais le groupe demande la liquidation.
Le contexte national est «sinistré», a averti Unicopa, groupe coopératif qui a par ailleurs cédé ses activités de transformation de volaille fraîche à Terrena (Les Poulets de Gers).
Doux, qui emploie 13.000 salariés dont 7.000 à l'étranger, souffre davantage que son concurrent LDC (Loué, Le Gaulois), moins tourné vers l'exportation et moins dépendant du prix des matières premières, selon Christian Marinov.
De fait, LDC, basé dans la Sarthe, a affiché un bénéfice net en hausse de plus de 25% en 2007, à 53,5 millions d'euros, et a confirmé en juin être à l'affût d'éventuels achats. En revanche, Doux, contrôlé à 80% par la famille Doux, a essuyé une perte de 35,3 millions d'euros en 2007 et cherche à s'adosser à un partenaire tout en assurant «ne pas être à vendre».