Le Collectif avicole français a lancé un cri de détresse aux pouvoirs publics lors d'une conférence de presse le mercredi 24 juillet 2013 à Rennes.
« Des décisions doivent être prises de façon urgente », ont expliqué les membres du collectif créé en février dernier à l'initiative du Grand Ouest (Bretagne, Pays de la Loire) et regroupant l'ensemble des métiers de la filière.
« L'arrêt des restitutions en volailles ne concernent pas que deux opérateurs (Doux et Tilly-Sabco). Derrière, c'est toute une filière qui est fragilisée et toute l'économie bretonne qui est remise en cause », a rappelé le collectif.
Les conséquences vont être très lourdes pour la Bretagne, principale région productrice de poulet d'exportation. « Dès lundi, nous avons arrêté toutes les mises en incubation d'œufs à couver, a expliqué Dominque Perrot, accouveur. Nous allons détruire les œufs qui devaient être incuvés et réformer le cheptel reproducteur. » Il n'y aura plus de mise en place de poussins en élevage à partir du 15 août. 750 éleveurs sont concernés par le poulet d'exportation.
« Progressivement, les activités des prestataires de services vont se ralentir avec une diminution des fabrications d'aliments, plus de ramassage de poulets, de nettoyage de poulaillers... », a indiqué Pascale Madec, coordinatrice du collectif et du groupement de producteurs Univol.
Dans deux mois, c'est l'arrêt de l'activité abattage. Même le port de Brest risque d'être fortement impacté puisque l'exportation de poulets représente 60 % de son activité.
Il faudra moins de deux mois et demi pour voir disparaître la filière française du poulet d'exportation alors même que l'on sait que cette organisation nécessite pas moins de quatre ans de travail, de la sélection avant d'arriver à l'abattoir.
Au total, 4.000 emplois sont directement concernés par le marché de l'exportation. Et cela, sans compter tous les emplois induits en transport, soit près de 20.000 personnes qui dépendent de cette activité.
« Le couperet de l'annonce de l'arrêt des restitutions est tombé comme une guillotine », a déclaré Jean-Michel Choquet, président du Cravi (comité régional avicole) Bretagne. Les ministres de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire que nous avons alertés depuis des mois n'ont pas fait leur boulot. »
Aujourd'hui, il faut trouver au niveau national, les solutions qui n'ont pas été trouvées au niveau européen pour la période transitoire jusqu'en 2015.
Pour assurer un maintien des emplois jusqu'au 1er janvier 2015, le collectif demande que la filière puisse conserver un niveau de restitutions ou de substituts de restitutions de l'ordre de 6 millions d'euros mensuels. « C'est 30 à 40 % de moins que ce coûterait à l'Etat français la mise au chômage de ces 4.000 personnes sur une durée allant bien au-delà du 1er janvier 2015. »
Le risque est de voir toute la filière nationale exploser en raison de la fragilisation des entreprise mixtes (exportation et national) entraînant de nouvelles pertes de compétitivité.