Les ministres de l'Agriculture des grands pays industrialisés et émergents, membres du G20, sont réunis les jeudi 19 et vendredi 20 mai 2011 à Buenos Aires (Argentine) pour débattre de la hausse des prix alimentaires et de la nécessité ou non de réguler les marchés.
Le gouvernement argentin considère que le problème des matières premières est lié à une demande soutenue en produits alimentaires dans le monde et qu'il faut accroître l'offre et non réguler les prix.
« Le Brésil est totalement opposé à tout mécanisme de contrôle ou de régulation du prix des matières premières », a abondé le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega.
Cette position est partagée par des pays comme le Canada, l'Australie ou la Grande-Bretagne, alors que d'autres pays, comme la France, co-organisatrice de l'événement au titre de président en exercice du G20, estiment que le fonctionnement des marchés doit être « plus équitable, plus juste ».
« N'oublions pas que les émeutes de la faim sont encore une réalité aujourd'hui », a récemment fait valoir le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire, qui devait ouvrir jeudi le débat.
La France souhaite l'instauration d'une « transparence » des marchés. En clair, mieux connaître la production, la consommation, ainsi que l'état des stocks de cultures comme le blé ou le maïs, pour mieux anticiper les crises.
« Il y a deux positions opposées », explique Mauricio Claveri, analyste chez Abeceb.com. « Les pays émergents, comme l'Argentine et le Brésil, ont beaucoup souffert il y a quelques années lorsqu'ils devaient exporter de plus en plus de matières premières » pour pouvoir importer les mêmes quantités de produits manufacturés, dit cet analyste.
« Ils voient d'un mauvais œil qu'on essaye, maintenant que le prix des matières premières leur est favorable, d'obtenir une régulation qu'on n'a pas recherché dans la situation inverse », selon lui.
Une autre réunion ministérielle du G20 sera consacrée à cette question des marchés agricoles et alimentaires, le mois prochain à Paris (les 23 et 24 juin 2011). La présidence française espère que des décisions pourront être prises lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, prévu en novembre 2011 à Cannes.