Plus d'une centaine d'agriculteurs membres de la Coordination rurale (CR) bloquaient lundi matin les accès à la ville d'Agen pour protester contre le classement, selon eux, de plus de 80 % des terres du Lot-et-Garonne en « zone vulnérable » dans le cadre de la directive nitrates.
« Ces zones vulnérables, sous couvert de protéger la nature et l'environnement, nous empêchent de travailler correctement et en plus tuent les éleveurs », a déclaré à un correspondant de l'AFP Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne et membre de la Coordination rurale.
« On a passé des années à négocier avec le gouvernement quelques zones vulnérables et, de but en blanc, Ségolène Royal, la ministre de l'Écologie, a décidé que 80 % des terres agricoles du Lot-et-Garonne devaient passer en zone vulnérable, le tout sans négociation, c'est impardonnable », affirme M. Bousquet-Cassagne.
Pneus et fumier déversés, palettes et paille enflammées
Au volant d'une centaine de tracteurs, les manifestants déversent çà et là dans la ville des pneus ou du fumier, enflammant également des palettes ou de la paille. Malgré la présence de forces de l'ordre, ils quittent les lieux à l'arrivée des pompiers et de la police pour renouveler la même opération dans d'autres endroits, bloquant des services de l'État et des routes.
Cette action de la Coordination rurale est uniquement menée à Agen, où le syndicat est majoritaire à la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne depuis 2001.
Les manifestants, qui estiment que « la pollution aux nitrates n'est pas avérée », disent vouloir faire perdurer le blocage toute la journée, jusqu'à la négociation d'un moratoire sur la délimitation de ces zones vulnérables.