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Crise laitière

Bruno Le Maire veut des avancées sur la contractualisation

Publié le lundi 20 juillet 2009 - 18h42

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Lundi, lors d'un déplacement à Lanouée (Morbihan), le ministre de l'Agriculture a réitéré son souhait d'arriver à «une meilleure organisation de la filière» laitière, fixant un ultimatum au 1er octobre 2009 pour des «avancées en matière de contractualisation».

«Il n'y a pas une semaine à perdre. Au 1er octobre 2009, je regarderai où on en est de la contractualisation», a-t-il martelé face à une cinquantaine de personnes (représentants de l'Etat, d'Entremont Alliance et de l'association des producteurs apporteurs de lait à Entremont, syndicats agricoles et élus locaux). Le ministre veut accélérer la conclusion de contrats «sur une base collective et non individuelle» entre producteurs et transformateurs, pour que les éleveurs «sachent où ils mettent les pieds quand ils livrent leur lait». «Il faut des garanties de revenus décents sur une période relativement longue», a-t-il ajouté.

Devant 300 producteurs bretons livrant pour la plupart à Entremont, Bruno Le Maire a par ailleurs prôné l'apaisement. «J'ai conscience que votre situation est très difficilement tenable (...) mais je vais veiller à ce que les choses aillent vite», a-t-il promis.

«Même s'il n'est pas formidable», le prix garanti par Entremont Alliance pour juillet et août «nous donne quelques semaines pour trouver une solution industrielle intelligente pour le groupe» qui collecte chez 4.500 éleveurs en Bretagne, a-t-il estimé.

Debout au fond de la salle, un éleveur des Côtes-d'Armor s'est emporté: ce prix de 245 euros les 1.000 litres, «c'est pas un compromis, c'est une catastrophe! Perdre encore 80 euros par mois en juillet et en août, je ne peux plus l'accepter !». Ses collègues ont applaudi.

Le ministre a plaidé aussi pour une «régulation du marché du lait au niveau européen», comme cela s'est fait récemment dans le domaine financier. «Peu d'Etats souhaitent la régulation comme la France, mais c'est indispensable pour avoir un minimum de garanties nécessaires face aux aléas du marché», dit-il.

«Le ministre n'a pas tort dans ce qu'il dit. Mais aujourd'hui, sur notre exploitation, on ne dégage pas de salaire!», a déploré Chantal Bévillon, une productrice installée près de Guingamp (Côtes-d'Armor).

A des producteurs réclamant des exonérations de charges pour les mois à venir, le ministre a répondu qu'il va «examiner les mesures proposées aujourd'hui. S'il faut, l'Etat aidera à passer cette période difficile».

Dans la salle, un producteur a coupé le ministre: «Faut pas attendre que les gens soient morts pour les ranimer !»

«Je vois bien que les producteurs n'en peuvent plus (...) mais à nous de rétablir la confiance et à veiller à ce que les choses aillent vite», a conclu le ministre devant la presse.

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