Michel Barnier a abordé le sujet de la mise en oeuvre de la nouvelle OCM (organisation commune de marché) vins, en particulier de la mesure d'arrachage du vignoble, avec les représentants de l'AGPV (Association générale de la production viticole) qu'il a reçus jeudi, indique le ministère dans un communiqué.
Les demandes déposées dans les différents pays de l’Union européenne au titre de la première année du programme d’arrachage excédant largement l’enveloppe prévue, seules les demandes répondant aux deux critères de priorité communautaire pourront être traitées en 2009. Les demandes d'arrachage total, d’une part, et celles des producteurs âgés de plus de 55 ans, d’autre part, sont ainsi considérées comme prioritaires. Cela permettrait d'arracher 10.500 hectares sur les 22.695 ha demandés en France.
Le ministre a cependant «souligné que beaucoup de demandes d’arrachage partiel émanent de viticulteurs contraints à rechercher de la trésorerie en décapitalisant: ceci doit inciter à rechercher de meilleurs outils pour répondre à ces situations».
Il a ainsi demandé aux professionnels de lui faire, dès la semaine prochaine, dans le cadre du conseil spécialisé en charge des vins de Viniflhor, «des propositions de mise en oeuvre d’un dispositif de restructuration progressive, avec arrachage temporaire suivi de plantations, après indemnisation des pertes de récolte», précise le communiqué.
Le ministre compte aussi examiner avec la commissaire européenne à l’Agriculture et avec ses collègues, notamment espagnols et italiens, «si les conditions sont réunies pour revenir sur les modalités prévues dans l’OCM pour la campagne d’arrachage 2009-2010».
La FNSEA a déploré, vendredi dans un communiqué, «qu’aucune évolution ne soit envisagée au niveau communautaire pour permettre de trouver des solutions aux 11.000 ha de vignes dont l’arrachage ne pourra être soutenu». Jérôme Despey, vice-président du syndicat, «a demandé avec insistance au ministre d’apporter des solutions alternatives pour accompagner dès 2009 ces viticulteurs, en grande difficulté», ajoute-t-elle.
Michel Barnier a par ailleurs rappelé aux représentants des viticulteurs que les entreprises viticoles étaient concernées par les mesures horizontales d’allègement des charges sociales et financières annoncées dans le cadre de la conférence sur les revenus du 12 novembre dernier.
«Il s’est en outre engagé à organiser rapidement avec les assureurs et les établissements de crédit un groupe de travail sur la question spécifique du portage financier des stocks viticoles», poursuit le communiqué.
Le ministre a aussi fait le point, avec les professionnels, sur l’avancement du plan de modernisation de la viticulture adopté à la fin de mai par le gouvernement.
Selon le ministère, les 27 mesures prévues par ce plan «sont mises en oeuvre sans retard, avec déjà plusieurs résultats concrets: aboutissement des discussions sur la question de l’autorisation du média internet, décret constitutif des nouveaux conseils de bassin».
Michel Barnier a «rappelé l’importance d’aboutir rapidement sur la mise en place d’un cadre interprofessionnel national pour la gestion des vins de cépage sans indication géographique».
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