La Grande-Bretagne, traditionnelle pourfendeuse des subventions agricoles européennes, a fait savoir jeudi qu'elle ne soutiendrait pas le compromis conclu sur la réforme de la Pac, jugé pas assez ambitieux, tandis que l'Allemagne s'est dite tout juste satisfaite.
«Nous sommes déçus de ne pas pouvoir soutenir ce paquet» de mesures, a déclaré un porte-parole du gouvernement britannique à Bruxelles. «Nous estimons qu'il s'agit d'une occasion manquée par l'Union européenne pour introduire des réformes plus rapides concernant le budget de la Pac», qui représente 40% de celui de l'UE, a-t-il ajouté.
Les ministres européens de l'Agriculture se sont mis d'accord jeudi matin sur une adaptation de la Pac, passant notamment par une baisse des subventions à la production agricole, au profit de projets de protection de l'environnement ou de développement des zones rurales.
La baisse est toutefois inférieure à ce que souhaitait au départ la Commission européenne.
La présidence française de l'UE avait auparavant indiqué que le compromis avait été adopté à «la quasi-unanimité», après 18 heures de tractations. Une source diplomatique avait précisé que seule la Lettonie s'était clairement opposée à l'accord lors du dernier tour de table.
De son côté, l'Allemagne a endossé le compromis mais du bout des lèvres. Sa ministre de l'Agriculture, Ilse Aigner, a indiqué qu'au final les agriculteurs allemands perdraient 240 millions d'euros de subventions par an suite à cette nouvelle réforme.
Mais au final, a-t-elle fait valoir devant la presse, c'est moins que ce qui était envisagé comme coupes au départ. «Nous pouvons vivre avec le résultat» trouvé, a-t-elle dit.