Près d'un millier d'éleveurs de moutons ont manifesté jeudi 13 novembre sur le Champ-de-Mars à Paris. Un chiffre qui dénote de l'ampleur du désarroi des acteurs de cette filière.
«Nous avons apprécié le geste du ministre qui a débloqué 50 millions d'euros hier mais il n'est pas à la hauteur des besoins, a indiqué Serge Préveraud, le président de la Fédération nationale ovine (FNO). Nous réclamons 160 millions d'euros pour que notre prime à la brebis soit à la hauteur de la PMTVA (prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes). Nous touchons 70 euros/UGB alors que nos collègues éleveurs de bovins perçoivent 250 euros/UGB. L'obtention d'une équité de soutien est une question de survie pour les éleveurs ovins.»
La matinée a été marquée par la conduite de 150 brebis de la place Joffre jusqu'au pied de la Tour Eiffel. Quelques militants allemands, irlandais et anglais faisaient aussi partie du cortège. «Si nous ne pouvons pas vivre de notre production, des paysages vont se fermer», a alerté Jean-Luc Chavel, l'exploitant propriétaire du troupeau.
Dans l'après-midi, une délégation d'éleveurs a été reçue par le directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture. A l'issue de cette entrevue, les manifestants ont exprimé leur mécontentement devant l'absence de nouvelles mesures concrètes. «Nous espérons beaucoup du Conseil des ministres de l'Agriculture européens qui doit se dérouler la semaine prochaine», a signalé Serge Préveraud.
En fin de journée, Michel Barnier a réaffirmé son soutien au secteur ovin dans un communiqué. «Les éleveurs doivent pouvoir vivre de leur production et le bilan de santé de la Pac sera l'occasion de rééquilibrer durablement les aides directes en faveur de ce secteur pour plus d'équité», a déclaré le ministre.