Les syndicats agricoles ont réagi de manière mitigée jeudi après la présentation de centaines de mesures des groupes de travail du Grenelle de l'environnement.
Pour Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, «le débat ne s'arrête pas là et continue. Je souhaite être reçu par Nicolas Sarkozy avant qu'il arrête ses décisions. Je défends la recherche des OGM en plein champ et je souhaite une loi qui fixe notamment les responsabilités de chacun pour la culture commerciale. Nous n'acceptons pas une réduction draconienne de l'utilisation des pesticides mais nous soutenons une diminution progressive de ceux-ci. Nous adhérons à la démarche d'une agriculture à haute valeur environnementale, mais tout consistera à en préciser les critères. De plus nous sommes surpris qu'on ne confirme pas le plan de développement des biocarburants de première génération».
Philippe Meurs, président des Jeunes Agriculteurs, estime que «les projets de propositions émanant du Grenelle de l'environnment remettent en cause gravement l'avenir de l'agriculture française en matière d'installation des jeunes, de méthodes et de volumes de production, de modes de consommation. En visant tous les moyens modernes de production, il aboutit, à terme, à condamner notre agriculture».
Pour la Confédération paysanne, Régis Hochart, porte-parole, explique que «Jean-Louis Borloo qui parle de révolution écologique va dans le sens des souhaits de la Confédération. Par contre, les propositions des groupes ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il faut une volonté politique qui aille au-delà des consensus. Pour les OGM, il faut un moratoire avant une loi qui permette de cultiver des productions avec l'assurance qu'on ne retrouve aucune trace des OGM dans celles-ci».
De son côté, François Lucas, président de la Coordination rurale (CR), juge que «l'essentiel n'est pas traité au Grenelle de l'environnement. Il aurait fallu traiter la question des besoins alimentaires à satisfaire et non des attentes. Pour les OGM, il faut une loi qui précise clairement les responsabilités des semenciers producteurs d'OGM». Dans un communiqué, la CR déclare que les mesures «prétendument consensuelles» se traduiraient «par une plus grande intégration des agriculteurs dans les filières. Ceux-ci devraient donc s'attendre à encore plus de contraintes et de contrôles».