Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, a été accueilli jeudi au Sommet du végétal à Tours sous les sifflets des producteurs de grandes cultures, mécontents des déclarations de Jean-Louis Borloo, parues le jour-même dans Le Monde.
Interrogé par le quotidien, le ministre de l'Ecologie a notamment déclaré que «sur les OGM, tout le monde est d'accord: on ne peut pas contrôler la dissémination. Donc on ne va pas prendre le risque».
«Trop c'est trop. Le contrat est rompu, s'est exclamé Philippe Pinta, président d'Orama. Nous nous étions engagés avec confiance dans le Grenelle de l'environnement. La confiance n'est plus possible.»
«La question n'est pas tranchée car nous ne sommes pas au bout du processus du Grenelle», a voulu rassurer Michel Barnier, sans convaincre les responsables agricoles qui s'estiment trahis.
Le ministre de l'Agriculture a réaffimré la nécessité d'une loi sur les OGM «à partir d'un socle de propositions qui soit acceptable».
Orama menace «de ne plus siéger dans les groupes de travail si les décisions sont prises et rendues publiques à l'avance». D'ailleurs, Xavier Beulin, vice-président d'Orama, qui déclare «avoir reçu un coup de massue», a précisé qu'il ne se rendrait pas vendredi à la réunion du groupe OGM à laquelle il devait participer au nom de la FNSEA, dans le cadre de la préparation du Grenelle.
«Lorsque nous avons rencontré Jean-Louis Borloo avec Jean-Michel Lemétayer au début de septembre, ses propos n'avaient pas cette teneur-là», affirme Xavier Beulin.
Dans ce contexte tendu le président d'Orama et le ministre de l'Agriculture n'ont pas abordé les différents sujets prévus tels que la Pac, l'OMC ou la régulation des marchés.
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