Le personnel du groupe laitier Entremont Alliance est hostile à une reprise par le concurrent Lactalis, a estimé mardi le secrétaire du comité d'entreprise, Jacques Dechasse (FO).
«Plus qu'une reprise par Lactalis, qui mettrait cette dernière en situation de monopole en France» sur le marché de l'emmental, «le personnel du groupe préférerait soutenir toute autre solution qui permettrait de préserver l'avenir du groupe», a déclaré Jacques Dechasse, dans un communiqué, également signé par le secrétaire du comité de groupe, Jean-Pierre Troboul.
«L'incidence sur les effectifs» d'un rachat par Lactalis «serait certainement désastreuse sur l'ensemble du territoire», souligne le secrétaire du comité d'entreprise d'Entremont Alliance.
Lactalis pourrait présenter une offre «dès jeudi» devant le Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle), a-t-il déclaré.
Dans le communiqué, Jacques Dechasse minimise l'endettement d'Entremont, estimé à 385 millions d'euros, mais dont 303 millions correspondraient en réalité, selon lui, au financement normal du besoin en fonds de roulement de l'entreprise, qui paie le lait avant d'avoir vendu ses fromages.
Lactalis, par comparaison, a une dette «de l'ordre de 3,5 milliards d'euros, selon les milieux financiers», a-t-il dit.
Il fustige également «la pression inadmissible des producteurs de lait», qui font actuellement pression pour qu'Entremont remonte son prix d'achat du lait, l'un des plus bas en France.
Entremont, qui absorbe 30% de la production laitière bretonne, emploie environ 4.180 personnes.
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