Déjà autonome à 25 %, le territoire du Mené en Bretagne vise les 100 % en 2020

Situé dans le centre de la Bretagne, le territoire du Mené (6.500 habitants, 165 km²) est en bonne voie pour réussir un pari audacieux et presque fou : devenir totalement autonome en énergie en 2020.

Sept ans après avoir lancé les premières réflexions, une partie du résultat est déjà là. 25 % de l'énergie consommée est produite sur place en ayant conjugué différentes réalisations dans le domaine des énergies renouvelables : huilerie de colza carburant, chaudières à bois avec réseaux de chaleur collectifs, parc éolien participatif (retour des revenus vers les habitants), biogaz.

C'est cette approche unique en France qui va être dévoilée en grandeur nature lors des premières rencontres portant sur les énergies et les territoires ruraux (du 15 au 18 juin 2011 ; programme sur http://energies.ccmene.fr). Car pour les responsables de cette communauté de communes, l'heure est venue de monter ce qui a été fait afin que l'expérience essaime ailleurs.

« Nous devons parler de nos réussites mais aussi de nos échecs dans ce domaine, a expliqué ce mardi 17 mai 2011 lors d'une conférence de presse Jacky Aignel, vice-président de la communauté de communes du Mené et agriculteur à la retraite. On a plein de richesses en France mais on est devenu dépendant, trop dépendant. Nous tenons particulièrement à l'approche locale. Notre démarche c'est le retour d'intérêts vers les habitants. Avec ces énergies renouvelables, on a ajouté une deuxième jambe à notre développement » qui reposait uniquement sur l'agriculture et l'agroalimentaire.

Avec 2.500 emplois, la zone industrielle de Kermené du groupe Leclerc (abattage et transformation) est en effet le premier employeur du Mené. C'est elle qui fournit les 37.000 tonnes de déchets d'abattoir et de graisses qui alimentent pour partie la nouvelle usine de méthanisation Géotexia récemment mise en service.

L'autre partie des substrats est fourni sous forme de lisier (38.000 tonnes) par 33 éleveurs coactionnaires de Géotexia aux côtés du groupe Idex et de la Caisse des Dépôts. Les 6.000 tonnes de digestats produits annuellement vont être exportés vers des zones céréalières, notamment la Beauce.

Quant à l'eau qui résulte du processus de méthanisation, elle va servir une fois déminéralisée à irriguer des saules TTCR (taillis à très courte rotation) qui seront utilisés dans les chaudières à bois. L'unité Geotexia sera inaugurée officiellement le 17 juin 2011 à l'occasion des rencontres portant sur les énergies et les territoires ruraux.

Ces rencontres vont aussi être marquées par le lancement du premier réseau français de territoires 100 % énergies renouvelables pour favoriser la circulation de l'information entre les collectivités locales.

Ph.P.