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Viande de cheval

Enquête autour d'un possible nouveau trafic

Publié le vendredi 30 août 2013 - 15h37

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Après le scandale des lasagnes au cheval l'hiver dernier, la filière de la viande est de nouveau ébranlée par un nouveau trafic présumé de viande chevaline, de surcroît impropre à la consommation, dont l'ampleur reste à déterminer.

 

Selon des syndicats agricoles, c'est un réseau mafieux belge qui aurait mis en place ce trafic. Il aurait acheté des chevaux de selle à des centres équestres ou des particuliers, en leur promettant une retraite paisible. Ils auraient ensuite falsifié leurs carnets de santé et tenté de les faire abattre pour les écouler dans l'alimentation humaine, alors que beaucoup de chevaux de loisir ont reçu un traitement médicamenteux qui les rend impropres à la consommation, rapportent la Coordination rurale et la Fédération nationale des éleveurs professionnels d'équidés (FNEPE).

 

Peu d'éléments étaient disponibles vendredi pour confirmer l'existence de ce trafic et en mesurer l'ampleur, relève l'AFP. Mais une chose est certaine : une victime présumée s'est manifestée et a déposé plainte auprès du parquet de Charleville-Mézières (Ardennes), qui a ouvert une enquête.

 

Il s'agit du centre équestre de Rethel, dans les Ardennes. Contacté par l'AFP, son directeur, Arnaud Ravaux, raconte : « Nous avons passé une annonce sur le site internet "Le Bon Coin" pour vendre deux chevaux à petit prix pour retraite paisible. » « Un homme originaire du Rethélois s'est rapidement présenté avec un discours bien rodé. Il cherchait des vieux chevaux pour mettre en pâture avec ses poulains. Plus tard, quand on a cherché à prendre des nouvelles de nos chevaux, on a appris qu'ils étaient morts soudainement et bizarrement », détaille-t-il.

 

« Après vérification auprès de l'Institut national du cheval et de l'équitation (INCE), qui assure la traçabilité des équidés, nous avons découvert que nos deux chevaux avaient été cédés à des abattoirs » alors que « nos chevaux de selle ont reçu tout au long de leur vie des traitements médicamenteux qui les rendent impropres à la consommation humaine ».


Contactée par l'AFP, la Fédération nationale des exploitants d'abattoirs prestataires de service (FNEAP) assure n'avoir rien à voir dans cette possible fraude. Au contraire, ce sont ses adhérents qui auraient découvert le pot aux roses. « Ce sont trois de nos abattoirs qui ont découvert [l'affaire]. On avait des doutes sur certains documents » au moment des procédures de déchargement et de contrôle d'identification des animaux, a expliqué à l'AFP André Eloi, directeur général de la FNEAP. « Nos abattoirs ont bien fait leur boulot », a-t-il ajouté, en insistant sur le fait que ces abattoirs sont uniquement prestataires de service, c'est-à-dire qu'ils abattent pour le compte de clients et ne font pas de commerce de la viande.

 

Les trois abattoirs en question sont situés à Alès (Gard), Pézenas (Hérault) et « dans le Nord », a précisé M. Eloi, sans donner plus de précision pour le dernier. S'agissant de l'ampleur de ce trafic présumé, M. Eloi assure ne disposer d'aucun élément. Tout comme le ministère de l'Agriculture, contacté également par l'AFP. Tous deux précisent de plus être tenus au silence par l'enquête en cours.

 

« Ça me paraît difficile que ce soit vraiment une organisation en filière avec de gros tonnages. On me parlerait d'un ou deux chevaux sur l'année... peut-être, ça peut passer à travers les mailles du filet », a commenté le président de la FDSEA du Gard, Jean-Louis Portal.

 

La filière de la viande, déjà éprouvée par la fraude de la viande de cheval vendue comme du bœuf en février, craint que cette nouvelle affaire mette à nouveau le doute sur leurs pratiques. Aussi les producteurs de viande de cheval tiennent-ils à rappeler que « la viande équine française est de grande qualité » et que les éleveurs ne sont « ni responsables, ni impliqués », a expliqué à l'AFP Jacques Largeron, président de la FNEPE.

 

Interrogée par l'AFP, la Fédération française d'équitation appelle, quant à elle, à relativiser car il est rare qu'on se débarrasse d'un cheval sous traitement. En général, « entre la fin de la médication et le moment où il est acheté par un marchand, il se passe un certain temps. Donc, pour être pragmatique, il ne peut pas s'agir d'un circuit de chevaux médicamentés même s'il peut y avoir quelques cas », explique son président, Serge Lecomte.

 

 

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