Les contrôles effectués par trois abattoirs français ont permis de découvrir un nouveau trafic présumé de viande de cheval impropre à la consommation, a indiqué le vendredi 30 août 2013 la Fédération nationale des exploitants d'abattoirs prestataires de service (FNEAP).
« Ce sont trois de nos abattoirs qui ont découvert [l'affaire]. On avait des doutes sur certains documents parce que nos services de contrôles des animaux sont imparables », a expliqué à l'AFP André Eloi, directeur général de la FNEAP.
Ces trois abattoirs sont situés à Alès (Gard), Pézenas (Hérault) et « dans le Nord », a précisé M. Eloi, sans plus de précision pour le dernier. Ils sont uniquement prestataires de service, a-t-il insisté, c'est-à-dire qu'ils abattent des animaux pour le compte de clients mais ils ne font pas de commerce de la viande. En revanche, comme ils sont le dernier maillon pour la traçabilité des animaux vivants, ils ont « des procédures de déchargement et de contrôle des animaux très scrupuleuses, en particulier sur les chevaux », a-t-il ajouté.
S'agissant de l'ampleur de ce trafic présumé, M. Eloi assure ne disposer d'aucun élément. « Une enquête est en cours, laissons les policiers faire leur travail », a-t-il expliqué, laissant entendre que la découverte de ces irrégularités remonte à quelques mois.
Jeudi, la Coordination rurale et la Fédération nationale des éleveurs professionnels d'équidés (FNEPE) ont informé la presse de l'existence d'un trafic présumé de chevaux de selle visant à les écouler frauduleusement dans l'alimentation humaine.
Selon ces sources, un « réseau mafieux belge » aurait acheté des chevaux de selle à des centres équestres ou des particuliers, leur promettant une « retraite paisible ». Ils auraient ensuite falsifié leurs carnets de santé et tenté de les faire abattre pour les écouler dans l'alimentation humaine, alors que les deux tiers des chevaux de loisir ont reçu un traitement médicamenteux qui les rendrait impropres à la consommation.
« Que toute la lumière soit faite ! » (FNC)
Pour Marianne Dutoit, présidente de la Fédération nationale du cheval (FNC) : « Emettre des doutes sur la possibilité de consommer de la viande de cheval, alors que les éleveurs français de chevaux de trait subissent une crise sans précédent, est tout simplement suicidaire pour l'ensemble des professionnels de la filière équine », explique-t-elle dans un communiqué du 30 août 2013.
« Rappelons en effet que ces professionnels français, tous secteurs confondus, ont fait des efforts colossaux pour mettre en place un système de traçabilité exemplaire au niveau européen. »
« L'identification électronique et l'existence du feuillet médicamenteux permettent une traçabilité sérieuse et fiable avec un coût réel pour les éleveurs. »
« Tout est aujourd'hui mis en œuvre en France pour rassurer le consommateur. Grâce aux abattoirs et vétérinaires, la fraude a été identifiée. Pour la FNC, cette fraude est un sujet grave et les responsables doivent être condamnés », conclut le communiqué.