Publié le lundi 11 juin 2012 - 18h19
Des salariés du groupe volailler Doux ont manifesté, lundi dans le calme, devant le siège de l'entreprise pour « interpeller » la direction sur l'état de la société en redressement, alors que son ex-directeur général était convoqué pour son licenciement.
« Ce n'est pas un appel à la grève, c'est juste un rassemblement pour interpeller encore une fois M. Charles Doux (le PDG) sur l'état aujourd'hui du groupe Doux et, au-delà, de toute la filière avicole », a déclaré le délégué central syndical CGT, Raymond Gouiffès, au siège du groupe à Châteaulin (Finistère). Si Doux venait à cesser son activité, « on sait pertinemment que les grands groupes industriels brésiliens et américains profiteraient de l'occasion pour prendre le marché à l'exportation, ce qui détruirait toute la filière avicole », a souligné le syndicaliste.
L'ex-directeur général délégué, Guy Odri, mis sur la touche depuis plusieurs semaines et remplacé par le fils du PDG, Jean-Charles Doux, était convoqué, lundi matin, pour un entretien préalable de licenciement. « J'ai été brutalement écarté car j'ai refusé votre stratégie de démantèlement », a affirmé M. Odri dans une lettre à la direction, dont des extraits ont été publiés par Dimanche Ouest France. L'ancien directeur général affirme encore qu'il a été débarqué par la famille Doux « parce que je n'ai pas hésité à affirmer que, dans l'intérêt du groupe, il était nécessaire de renforcer les fonds propres et de solliciter de nouveaux actionnaires », ce qui aurait dilué le pouvoir des Doux.
Le 8 juin, le groupe volailler français Duc, coté en Bourse, a laissé entendre qu'une consolidation pourrait avoir lieu dans le secteur avicole français après les déboires de son concurrent Doux, évoquant « des actions de synergies » possibles « dans les mois à venir ».
Handicapé par une dette estimée à plus de 430 millions d'euros, le groupe familial Doux, connu pour sa marque « Père Dodu », a été placé en redressement judiciaire le 1er juin 2012, à sa demande. Il emploie 3.400 personnes en France, sans compter les emplois indirects, notamment chez ses 800 fournisseurs.
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