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Article 2 :

Le point sur le stress des laitières à la mise à l’herbe

Le changement de ration alimentaire et des variations parfois brutales de température peuvent entraîner diarrhées ou tétanies d’herbage. Pour les éviter, il est nécessaire de respecter une transition d’au moins trois semaines.

Avec la mise à l’herbe, la vache laitière passe d’un fourrage conservé à une herbe jeune, qui nécessite une flore microbienne différente. Plusieurs troubles peuvent apparaître, en particulier quand un stress thermique s’ajoute au changement de régime alimentaire, avec des variations de température parfois importantes entre le jour et la nuit ou d’un jour à l’autre.

Une transition alimentaire d’au moins trois semaines doit donc être respectée. Pour éviter les stress dus au froid, il est judicieux de retarder la sortie des laitières au cours de la journée si le temps est mauvais. Par exemple, elles ne seront lâchées au pré que l’après-midi, de préférence dans des parcelles bien abritées. Pendant ce laps de temps, elles reçoivent des fourrages grossiers, distribués à l’auge ou au pâturage, qui leur apportent suffisamment d’énergie et de lest.

 

Tétanie d’herbage

Une des pathologies les plus fréquentes est la tétanie d’herbage, une hypomagnésie qui se traduit par des troubles neuromusculaires et digestifs pouvant être mortels. Cette carence résulte de plusieurs facteurs conjugués. Tout d’abord, la richesse en potassium de l’herbe freine l’assimilation du magnésium, par un phénomène de compétition entre les deux minéraux. Ensuite, sa forte teneur en eau et sa pauvreté en fibres accélèrent le transit, pénalisant ainsi l’absorption du magnésium. Un temps froid ou des variations brutales de température contribuent également à cette carence : l’animal mobilise des réserves adipeuses, ce qui pompe du magnésium. En prévention, il faut stimuler la rumination grâce à des fourrages grossiers et ne pas faire pâturer une herbe trop jeune. On apportera aussi des minéraux, sous forme de chlorure de magnésium, de magnésie calcinée ou en mettant à disposition une pierre à lécher. Enfin, l’alimentation doit être riche en énergie, afin de limiter la mobilisation des réserves graisseuses.

 

Troubles digestifs

Une fibrosité insuffisante provoque des diarrhées, généralement sans gravité. Une teneur en matière sèche de moins de 16 % réduit l’appétit et perturbe la digestion. La pauvreté en cellulose du fourrage rend la rumination difficile et restreint la salivation, tandis que la quantité ingérée est limitée par la capacité de la panse. Les vaches risquent un amaigrissement et une chute de la production de lait ou de TB.

Lorsqu’elles pâturent une prairie riche en trèfle blanc, les laitières courent un risque de météorisation, en particulier si elles ne reçoivent pas assez de fibres et si elles subissent des variations climatiques brutales. Toutefois, les risques sont limités sur des repousses d’au moins 35 jours, et si les vaches ont accès à la prairie après avoir déjà consommé un fourrage fibreux qui leur remplit la panse.

Les écarts de température provoquent aussi des à-coups dans la prise alimentaire des vaches. Ce stress conjugué à une ration plus riche en azote soluble et en glucides rapidement fermentescibles modifient le comportement des clostridies (des bactéries de l’intestin). Ces dernières secrètent alors des entérotoxines, qui peuvent tuer l’animal en quelques heures.

 

Retours en chaleur

Des retours en chaleur chez des vaches inséminées depuis quelques semaines s’observent parfois lors de la mise à l’herbe. Un stress thermique conjugué à un stress alimentaire entraînerait une baisse de fertilité ou des avortements précoces. L’excès d’azote soluble dans le rumen (situation de subalcalose) est mis en cause. Une hypothèse très discutée. Pour certains conseillers, les retours en chaleur sont tout simplement plus visibles au pâturage.

 

L’herbe jeune : un fourrage déséquilibré

L’herbe jeune est riche en :

- azote soluble

- sucres rapidement fermentescibles

- potassium

- eau

Elle est pauvre en :

- cellulose

- magnésium

 

 

Avis : BERNARD HOUSSIN, directeur de la ferme expérimentale de Blanche-Maison (Manche)

«Assurer une transition la plus longue possible»

«Une transition la plus longue possible, très progressive, est bénéfique pour la digestion des vaches laitières. Une durée de trois semaines est un minimum. Il faut donc les sortir le plus tôt possible, dès que la portance du sol est suffisante. S’il fait froid mais que le temps est sec, les vaches ne souffrent pas. Même avec une température de 0 à 5 °. En revanche, si le temps est froid et humide, les risques de tétanie d’herbage augmentent. Les autres troubles sont beaucoup plus rares. Nous avons peut-être tendance à fournir de l’herbe plus jeune qu’avant aux bovins, ce qui demande simplement quelques précautions supplémentaires. Cependant, il n’y a rien à craindre si la transition est bien menée. N’oublions pas que la vache est faite pour manger de l’herbe!»

par Elsa Casalegno

(publié le 21 avril 2006)



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