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Article 3 :

Le point sur la tétanie d’herbage

Effectuer la mise à l’herbe par printemps trop froid et venteux peut provoquer des tétanies d’herbage. La meilleure prévention réside dans une bonne complémentation en magnésium.

La tétanie d’herbage est la conséquence d’une chute du taux de magnésium dans le sang. Elle se traduit par des troubles neuromus- culaires et digestifs, accompagnés d’une baisse de l’appétit et de la production laitière. Elle peut être mortelle, mais des précautions simples permettent le plus souvent d’éviter cette issue.

C’est l’accumulation de plusieurs facteurs, notamment le stress provoqué par une mise au pâturage par mauvais temps, avec une transition et une complémentation mal adaptées, qui peut provoquer son apparition.

 

Des conditions printanières défavorables

La tétanie d’herbage intervient souvent à la mise à l’herbe. Si le temps est froid et pluvieux, comme cette année, l’animal mobilise brusquement ses réserves adipeuses pour maintenir sa température corporelle. Et cela consomme du ma- gnésium. C’est pourquoi il est judicieux de retarder l’heure de sortie des ani- maux dans la journée, au moins les premiers jours, ou de réaliser une mise à l’herbe progressive.

De plus, l’herbe disponible au printemps est jeune et déséquilibrée : elle contient beaucoup d’azote soluble et de potassium, mais peu de cel- lulose et de magnésium. Elle renferme aussi beaucoup d’eau, ce qui accélère le transit digestif et limite l’absorption du magnésium, au moment où l’animal en a justement davantage besoin.

 

Des transitions alimentaires et du magnésium

Pour parer à ces carences en magnésium, il est nécessaire d’en incorporer aux concentrés ou à l’ensilage, quinze jours avant et après la mise à l’herbe. Cela peut se faire sous la forme d’un aliment vitaminique en- richi, ou en distribuant 50 grammes de magnésie par vache et par jour. En parallèle, l’adaptation des vaches à leur nouveau régime sera d’autant mieux réussie que la transition se fera progres- sivement. Il faut donc continuer d’apporter des fourrages grossiers à l’auge, jusqu’à ce que les conditions météorologiques soient plus clémentes et que l’herbe soit de meilleure qualité.

 

Traitement par injection

Malgré ces mesures, certaines vaches peuvent dé- clencher des crises, parfois impressionnantes. La vache se raidit, contracte ses mâchoires et a des tremblements musculaires au ni- veau des épaules et de la croupe. Son port de tête est anormal et elle chancelle. Dans ce cas, il est nécessaire d’agir le plus vite possible.

Une injection intraveineuse d’une solution contenant un sel de magnésium, du calcium et du glucose permet de rétablir le taux de magnésium sanguin. Ensuite, cette injection est complétée par l’administration orale de 60 grammes par jour d’oxyde de magnésie, pendant une semaine.

 

Sources de Magnésium

Le son de blé, les tourteaux de colza et d’arachide sont riches en magnésium : plus de 2,5 grammes par kilo de matière sèche en moyenne. Le sodium permet une meilleure utilisation du magnésium. De ces trois aliments, c’est le tourteau d’arachide qui en contient le plus.

 

 

Témoignage : MARYLISE LE GUÉNIC, vétérinaire au pôle herbivores de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne

«Veiller à la complémentation minérale»

«De façon générale, une bonne transition alimentaire accompagnée d’un apport ajusté de magnésium permet d’éviter les tétanies. Nous rencontrons peu de cas. Mais cette année, au vu des conditions météorologiques de ces dernières semaines, il est d’autant plus judicieux de réaliser l’apport de magnésie. En cas de matinées toujours fraîches à la mise à l’herbe, il sera bon d’apporter des fourrages grossiers afin de réduire la vitesse du transit digestif. De plus, certaines vaches demanderont toujours plus d’attention, car elles sont plus susceptibles d’être touchées : les femelles hautes productrices, en chaleurs, en début de lactation ou ayant déjà été atteintes les années antérieures. Si un ou plusieurs animaux sont atteints, cela vaut le coup de se pencher sur la complémentation minérale hivernale de tout le troupeau.»

par Anne-Laure Lussou

(publié le 18 mars 2005)



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