Publié le lundi 13 septembre 2010 - 20h30
Les Inel d'Or 2010, qui récompensent les innovations de l'année en élevage dans six catégories, ont été remis le 13 septembre 2010 à Rennes, en avant-première du Space.
Cet événement est organisé par L'Eleveur laitier et La France agricole. Les différents jurys sont constitués d'experts et d'éleveurs.
|
Palmarès des Inel d'Or en 2010 Six Inel d'Or et une mention spéciale ont été décernées dans les catégories suivantes : - Alimentation : SmaXtec : mesure du pH ruminal - Services : France Conseil Elevage : utilisation de la RFID dans les opérations de contrôle laitier • DeLaval : le Herd Navigator (lauréat) • Lely : module DLM du logiciel T4C de l'Astronaut (mention spéciale) - Équipement d'élevage : Isagri : liaison Isalait automate - Machinisme : Lely : presse enrubanneuse RPC 445 Tornado - Sociétal : Barenbrug France : prairie Multiflore ZS ou ZH
Lire également sur le même sujet : |
ALIMENTATION
SmaXtec : mesure du pH ruminal
Cette société autrichienne propose un bolus ruminal capable de mesurer et transmettre en continu les valeurs du pH et de la température ruminale durant la période critique des 60 jours autour du vêlage.
Des antennes disposées dans différents points du bâtiment transmettent les données du bolus à une station installée dans le bâtiment, elle-même reliée à l'internet.
Au-delà de ces mesures, SmaXtec a développé un système d'analyse et d'alertes pour que les baisses significatives de pH soient prises en compte en fonction de leur dangerosité pour l'animal.
L'éleveur en est informé sous forme de tableaux de valeurs, de courbes et avec la possibilité d'être alerté par SMS. L'objectif est la prévention de l'acidose dans la période critique de transition autour du vêlage.
Ici, la mesure est précise et directe. Les bolus peuvent être posés sur des individus que l'éleveur veut suivre en tant que tels, soit sur des vaches faisant office de témoins pour le troupeau.
Ainsi informés, l'éleveur et ses conseillers d'élevage peuvent prendre très rapidement les décisions nutritionnelles qui s'imposent avant qu'une dégradation de la santé ou de la production ne se produise.
L'avis du jury
Nous avons voulu récompenser ici le caractère innovant de la mesure du pH ruminal. Cette mesure en continu et son interprétation doit permettre d'avoir une vision précise du risque d'acidose subclinique. Cela pourrait devenir un outil essentiel pour tous les nutritionnistes. Au-delà de la simple mesure, c'est le traitement mathématique des données qui est le plus difficile à réaliser. Son application dans les exploitations laitières ne sera peut être pas immédiate mais cela préfigure l'avenir.
SERVICES
France Conseil Elevage : utilisation de la RFID dans les opérations de contrôle laitier
Trouver une solution pour réaliser le contrôle de performances dans les troupeaux caprins et bovins dont la taille n'a cessé de croître était devenue pour un certain nombre d'organismes de conseil en élevage une condition de maintien de leur activité dans ce secteur.
Le système est fondé sur l'utilisation d'un boîtier de commande (Commander ou Lactocorder ou Datahandler pour l'EMM), une identification électronique des animaux avec une puce RFID fixée dans une bague à pâturon, une identification électronique des piluliers et le compteur de lait (Lactocorder pour les caprins).
La base de cet équipement a été reprise et adaptée aux élevages bovins.
Le boitier lit la puce de l'animal et fait le lien avec le compteur concerné. Ce dernier calcule la production, réalise l'échantillon et collecte le numéro de la puce du pilulier.
A la fin de la traite, l'agent récupère les données et dispose d'une correspondance :
- numéro de l'animal,
- production de l'animal,
- numéro de la puce de l'échantillon.
Le laboratoire est, quant à lui, équipé d'un système de lecture des puces des échantillons.
Enfin, les Ocel ont développé des logiciels de saisie pour PDA ou boîtiers durcis communiquant, permettant ainsi la lecture et le transfert des données à l'Arsoe en fin de contrôle.
Ainsi, l'éleveur peut récupérer l'intégralité des données (web, e-mail, fax) dès leur intégration dans la base régionale.
Les objectifs économiques et techniques de cette démarche sont de plusieurs ordres :
- Améliorer les conditions de travail pour les agents de contrôle et réduire le nombre d'intervenants en salle de traite ;
- Développer le protocole B (contrôle de performances réalisé par l'éleveur) tout en limitant les contraintes et les sources d'erreur ;
- Améliorer la traçabilité des échantillons de lait, la qualité des données et le service aux éleveurs ;
- Enfin, donner une image moderne de l'agriculture et des intervenants en élevage.
L'avis du jury
Cette innovation représente un vrai progrès non seulement pour l'agent de pesée qui effectue le contrôle mais aussi pour l'éleveur. Elle réduira la pénibilité du travail pour l'agent ainsi que les coûts du contrôle par gain de temps de travail. Elle diminuera aussi les risques d'erreurs lors de la saisie des numéros des animaux.
L'utilisation de la puce RFID aura toute son utilisé en élevage bovin laitier avec l'accroissement de la taille des troupeaux, surtout si elle est simple à utiliser et d'un prix abordable.
« On va dans le bon sens, une montée en puissance de l'informatique qui rassemblera de plus en plus de données (alimentation, reproduction, production...) dans une base de données mise à la disposition de l'éleveur pour la gestion de son troupeau, comme avec un robot de traite », soulignent les jurés.
Cette puce présente un réel intérêt surtout si elle permet de développer l'autocontrôle par l'éleveur et faire baisser le prix de l'adhésion au contrôle de performances. A terme, il faudra aussi que la puce de la bague à pâturon (ou du collier) serve à tout : à l'identification, au contrôle de performances et de croissance, à l'alimentation au Dac...
Une réserve néanmoins sur le choix d'une bague à pâturon pour placer la puce. Les bagues sont difficiles à fixer autour des pattes, avec un réel risque de recevoir un coup de pied.
MATÉRIEL DE TRAITE
DeLaval : le Herd Navigator (lauréat)
Le Herd Navigator est un véritable laboratoire d'analyses installé dans la salle de traite ou sur le robot VMS de DeLaval.
Après avoir récolté les échantillons sur le poste de traite, trois niveaux d'analyse sont possibles.
- D'abord la progestérone, qui permet de détecter les événements liés à la reproduction : les vraies chaleurs et les chaleurs silencieuses, les vaches effectivement gestantes et différents problèmes physiologiques : kystes, mortalité embryonnaire, etc.
- Deuxième analyse permise par le Herd Navigator : l'enzyme LDH dont la présence est corrélée à une infection potentielle de la mamelle. Sa mesure permet de détecter précocement des mammites cliniques et subcliniques.
- Dernière analyse disponible : le BHB, un métabolite présent en cas de déficit énergétique et l'urée. Ce dosage couplé permet des alertes sur les problèmes d'acétonémie ou de déséquilibre alimentaire.
Au-delà de ces analyses, le logiciel associé interprète les différents résultats pour fournir des alertes utilisables par l'éleveur. Il gère aussi la fréquence des analyses pour chaque vache en fonction de sa date de vêlage, de sa production ou de son historique sanitaire.
L'avis du jury
Le Herd Navigator est innovant par ses analyses comme celles de laboratoire qui renseignent sur trois volets importants en élevage laitier :
- l'alimentation,
- la reproduction,
- et la santé de la mamelle.
Ce produit présente l'intérêt particulier de cibler les animaux douteux parmi le troupeau dont la taille tend à augmenter. De plus, des modèles biotechniques permettent d'identifier sur quel critère et sur quel animal réaliser l'analyse afin d'en limiter le nombre.
Ainsi, les informations produites aident l'éleveur dans sa prise de décisions. Néanmoins, la gestion des consommables ne doit pas être négligée.
Lely : module DLM du logiciel T4C de l'Astronaut (mention spéciale)
Lely DLM (Dynamic Linear Model) est un module proposé en option sur le logiciel T4C du robot de traite Astronaut.
Son objectif est d'optimiser l'apport de concentrés et l'intervalle de traite de chaque vache en fonction de sa réponse individuelle : production, TB, TP, mais aussi en tenant compte du prix du lait, du coût de l'aliment et de l'efficacité alimentaire individuelle de chaque vache.
Le gain porte d'abord sur l'économie de concentrés. Toutes les vaches ne le valorisent pas de la même manière. Le DLM mesure cette réponse et adapte l'apport du concentré. Cette alimentation dynamique vise à une production de lait économiquement optimale puisqu'elle tient compte du coût des concentrés et du prix du lait.
Le DLM assure aussi une traite dynamique qui vise à optimiser les intervalles de traite en tenant compte de la vitesse de traite, des temps de préparation et de la sensibilité aux intervalles de traite des vaches.
Le DLM calcule alors le nombre de traites idéal de chaque animal. De ce fait, la fréquentation du robot est optimisée et sa capacité, augmentée.
L'avis du jury
En pleine discussion sur le prix et le coût de production du lait, l'intégration d'un critère économique dans un logiciel technique donne une nouvelle approche.
Le système DLM est déjà opérationnel en France mais seulement pour les éleveurs équipés de robot de traite.
Il semblerait intéressant d'intégrer le coût de la ration à l'auge et notamment des concentrés qui y sont intégrés au système qui, aujourd'hui, valorise seulement les données qu'il produit.
ÉQUIPEMENT D'ÉLEVAGE
Isagri : liason Isalait automate
Isagri a fait évoluer les liaisons entre son logiciel Isalait et les automates en élevage (robot de traite, Dac) pour permettre à l'éleveur de gérer sur un seul outil les données comme celles relative à la production laitière, la reproduction, le sanitaire et l'alimentation.
Alors que la précédente version d'Isalait permettait principalement une récupération des données du robot vers le logiciel, la version de 2010 permet désormais à l'éleveur d'envoyer des informations et des commandes d'opération aux automates depuis son logiciel.
Par exemple, l'éleveur équipé d'un robot de traite et d'Isalait peut récupérer régulièrement ses données de production laitière et constater rapidement une chute de production.
Pour réagir, après analyse de la fiche de l'animal, il peut décider de changer une ration en envoyant le plan de complémentation automatiquement d'Isalait vers le Dac s'il s'agit d'un problème nutritionnel.
Les nouveaux échanges permettent également aux robots de traite d'interpréter les données sanitaires d'Isalait. Ainsi, à la suite de l'enregistrement d'un traitement dans Isalait, si un délai de rémanence n'est pas respecté, le robot de traite est capable de détourner automatiquement le lait du tank. Techniquement, l'éleveur n'aura plus à faire de double, voire de triple saisie.
L'avis du jury
« L'idée est ambitieuse car réussir à connecter différents automates se heurte souvent aux réticences des marques.
Selon ce qu'avance Isagri, l'éleveur n'aura plus à faire de double saisie, par exemple les dates d'insémination pour le tarissement.
De la même façon, l'automatisation de l'échange entre le logiciel et le robot permet de concentrer toutes les informations sanitaires. »
MACHINISME
Lely : presse enrubanneuse RPC 445 Tornado
Cette presse enrubanneuse permet de commencer l'enrubannage avant que la porte ne soit refermée. Le temps d'immobilisation de la machine liée à l'éjection de la balle est donc diminué.
La Lely Welger RPC 445 Tornado est présentée comme plus rapide que les autres du fait de sa conception originale. Dans un système classique, le chauffeur doit attendre que la table d'enrubannage soit en place pour fermer la porte et redémarrer.
Ici, la presse est inclinée de 17 degrés sur l'avant et la porte n'a pas besoin d'être ouverte entièrement pour éjecter la balle. Dès la sortie de la balle, l'éjecteur hydraulique l'accompagne sur la table d'enrubannage et le carrousel peut commencer à poser le film plastique avant que la porte ne se referme. Ce système réduit par deux l'immobilisation de la machine liée à l'éjection de la balle.
Toujours pour améliorer le rendement de sa presse, Lely a disposé un pick-up sans chemin de came muni de cinq barres porte-dents qui lui permet de tourner plus vite. Il est couplé à un nouvel ameneur rotatif de 800 mm de diamètre qui améliore aussi le système d'alimentation.
L'avis du Jury
Contrairement à d'autres combinés presse-enrubanneuse qui juxtaposent deux outils l'un derrière l'autre, la presse RPC 445 Tornado a été conçue pour enrubanner.
Le chauffeur n'a plus à attendre que la table d'enrubannage soit en position pour fermer la porte et redémarrer. Le débit de chantier est ainsi amélioré.
Nous apprécions aussi la compacité de l'outil au transport avec une longueur de 5,75 m. Comme pour tout nouveau concept, nous ne nous prononçons pas sur sa fiabilité.
SOCIÉTAL
Barenbrug France : prairie Multiflore ZS ou ZH
Dans un contexte de biodiversité dont le Grenelle de l'environnement a clairement défini le cahier des charges, appuyé par le gouvernement actuel prônant une agriculture plus propre, Barenbrug a décidé de relever le défi en créant deux compositions multi-espèces (graminées et légumineuses) afin d'améliorer la biodiversité et la qualité du fourrage.
- Prairies Multiflore ZS (Zone Séchante),
- Prairies Multiflore ZH (Zone Humide/Zone à climat tempéré).
L'objectif de ces deux compositions est multiple :
- Créer des prairies longues durées,
- Augmenter la biodiversité,
- Produire des protéines,
- Réaliser des économies.
Les avantages techniques et économiques se mesurent principalement à deux niveaux :
• Pour l'éleveur :
- Une composition prête à l'emploi avec des espèces qui s'associent bien entre elles ;
- Une diminution des besoins en engrais azoté de l'ordre de 50 à 80 unités et en compléments alimentaires (soja : de l'ordre de 700 à 800 kg/ hectare) ;
- Un gain financier de 250 à 300 €/ha ;
- Un meilleur étalement de la production ;
- Des produits lait ou viande de meilleure qualité ;
- Une image plus écologique.
• Pour l'animal :
- Un fourrage plus appétant, riche et diversifié
- Une meilleure santé de l'animal.
L'avis du jury
La notion sociétale implique une ouverture et une visibilité auprès du grand public. Le concept de cet Inel réside dans le fait même de pouvoir mesurer au-delà des avantages techniques et économiques de l'innovation, la quote-part qu'elle apporte à l'image de marque de l'éleveur et de l'agriculture auprès du grand public.
Les semences nominées permettent de produire l'aliment du bétail le plus rustique qui soit : l'herbe.
C'est un aliment jugé noble au sens grand public, nature et qui ne triche pas avec les saisons (qu'elle soit consommée verte en pâturage ou en foin).
Il est sain (peu ou pas de traitements phytos et/ou apport d'engrais) et exempt de produits anxiogènes (cf. les farines animales).
L'herbe est une alimentation compréhensible par tout un chacun car aujourd'hui le fossé entre la production et le produit fini est grand : d'un côté les produits alimentaires sont sophistiqués, issus des IAA et de l'autre les techniques de production en élevage se complexifient. De plus, c'est un bon support pédagogique dans un dialogue agriculteur - consommateur.
Enfin l'herbe aux yeux du grand public est synonyme de bien-être animal (l'animal au pré en opposition aux élevages industriels).
Le jury a aussi pris en compte la valeur ajoutée produit au plan nutritionnel pour le bétail, la diminution des apports en intrant et le respect de l'environnement par la diminution en engrais azoté.
Ces nouvelles variétés de semences traduisent la volonté de Barenbrug d'être un acteur moderne à l'écoute des préoccupations des éleveurs et contributeur de l'amélioration de l'image de l'Agriculture.
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres
