La demande de mise en liquidation judiciaire de Gad, décidée par la direction de l'abattoir de porcs de Josselin (Morbihan), a été déposée au tribunal de commerce en août, a-t-on appris vendredi auprès des syndicats, réunis en comité central d'entreprise (CCE) à Rennes.
« La requête est déjà déposée » auprès du tribunal de commerce de Rennes, a indiqué Patrick Piguel, délégué CFDT, à la sortie de plus de deux heures de réunion, au cours de laquelle les représentants des salariés ont émis un avis négatif sur le projet de la direction. « Le CCE a donné un avis négatif et espère maintenant qu'une offre de reprise sera faite au plus vite » pour que « l'avenir de tous les salariés soit assuré », a commenté Annick Le Guével, également déléguée CFDT, en référence à l'intérêt manifesté par une filiale d'Intermarché, la SVA Jean Rozé. « Intermarché a déjà dit son intérêt pour l'outil, maintenant on ne pourra être rassuré que quand on aura l'offre concrète. C'est notre seul espoir », a-t-elle poursuivi.
Prochain rendez-vous décisif pour les salariés : l'audience au tribunal de commerce, probablement « dans les premiers jours de septembre », selon M. Piguel. Pour que le tribunal puisse prononcer une liquidation judiciaire avec poursuite de l'activité, il faut qu'un repreneur ait déposé un dossier de reprise avant l'audience. « Sinon, le tribunal prononcera une liquidation immédiate », s'alarme Mme Le Guével. « Le temps se raccourcit de jour en jour. Il faut qu'Intermarché se dépêche de faire une offre », a réagi M. Piguel.
Environ 950 emplois sont menacés sur le site de Josselin par cette procédure de liquidation judiciaire. En difficulté, Gad avait été placé en redressement judiciaire en février 2013. En octobre dernier, la justice avait validé un plan de continuation entérinant la suppression de plus de 800 emplois, principalement dans l'abattoir de Lampaul-Guimiliau (Finistère).